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Les tricheurs ne passeront pas: à trois mois des JO de Rio, l'opération nettoyage se poursuit avec l'annonce vendredi par le Comité international olympique (CIO) de 23 cas de dopage à Londres-2012, issus de réanalyses.
Cette nouvelle rafle fait écho aux 31 résultats anormaux issus de réanalyses sur Pékin-2008, révélés la semaine dernière par le CIO, qui a même fait mention d'un 32e vendredi.
Dans les deux cas, les sportifs ciblés sont susceptibles de participer aux prochains jeux Olympiques de Rio (5-21 août). On ne sait pas, en revanche, si certains cas détectés sont communs aux deux JO réanalysés.
En procédant à ces réanalyses, le CIO souhaite très clairement éviter tout scandale futur en essayant d'éviter en amont la présence de tricheurs avérés.
"Nous souhaitons écarter les tricheurs des jeux Olympiques de Rio de Janeiro. C'est pourquoi nous agissons rapidement. J'ai d'ores et déjà convoqué une commission disciplinaire, laquelle a tout pouvoir pour prendre toutes les décisions au nom du CIO", souligne ainsi le président du CIO Thomas Bach dans un communiqué.
Concrètement, "de nouvelles analyses effectuées sur des échantillons 'A' de 23 athlètes dans cinq sports et représentant six Comités nationaux olympiques (CNO), lesquels avaient concouru aux Jeux Olympiques de Londres 2012, présentaient des résultats anormaux", a claironné vendredi le CIO.
Au total, "265 échantillons sélectionnés des jeux Olympiques de Londres 2012 ont été réanalysés sur la base de la collecte d'informations débutée en août 2015", a ajouté le CIO précisant que "le programme de réanalyse était actuellement en cours" et que "davantage de résultats pourraient suivre dans les semaines à venir".
La semaine passée, c'étaient 454 échantillons de Pékin-2008 qui, repassés au peigne fin des nouvelles connaissances, avait permis de mettre au jour 31 cas positifs (venant de 12 pays et 6 disciplines), auxquels le CIO a ajouté vendredi un autre résultat anormal: "Dans l'intervalle, un échantillon supplémentaire de Pékin 2008 a présenté des résultats anormaux, résultats que le CIO suivra de près, en coopération avec la fédération internationale concernée", explique l'organe suprême olympique.
- 'Laver mon nom' -
Pour le moment, aucune identité relevant de Londres-2012 n'a été rendue publique, procédure légale en cours oblige. Ces sportifs, comme ceux contrôlés positifs à Pékin-2008 peuvent, ou non, demander la réanalyse de leur échantillon "B".
Concernant Pékin-2008, certains noms ont toutefois commencé à fuiter, avec en particulier la sauteuse en hauteur russe Anna Chicherova, médaillée de bronze en 2008... avant d'être sacrée championne olympique en 2012.
Dans un e-mail envoyé à l'AFP, Chicherova exprimait son "choc" et espérait pouvoir "laver (son) nom". "Pour moi, c'est un choc total. Je ne peux pas expliquer comment c'est arrivé (...) J'ai toujours fait confiance à ceux qui étaient à mes côtés. J'ai toujours été ouverte" vis-à-vis de l'Agence mondiale antidopage (AMA)", écrivait-elle.
Ces nouvelles analyses font suite au travail débuté en août 2015 de concert avec l'Agence mondiale antidopage (AMA) et les fédérations internationales.
"L'essentiel de l'amélioration dans les techniques, c'est l'immense augmentation de la sensibilité des technologies qu'on utilise", a expliqué auprès de l'AFP Martial Saugy, le directeur du laboratoire antidopage de Lausanne qui a effectué une partie des nouveaux tests sur les échantillons de 2008.
"Cela signifie que la fenêtre de détection qui était de six jours passe de 6 jours à 20 voire 30 jours sur un ensemble de produits qui sont plutôt des stéroides anabolisants", détaille-t-il.
"Il y a aussi une amélioration sur l'EPO pour lequel il y a eu un changement de technique assez fondamental. C'est essentiellement une amélioration technologique qui porte sur une recherche d'autres marqueurs de la prise des mêmes produits, et ce, sur des produits relativement classiques", note-t-il.