Happy Birthday : |
© AFP/ALEX WONG
Le patron de l'Agence américaine antidopage (Usada) Travis Tygart, auditionné à Washington, le 28 février 2017
Le comité olympique américain (Usoc) a présenté vendredi un projet de réforme du mouvement antidopage dans lequel il réclame plus de pouvoirs, notamment en termes de suspension d'un pays ou comité olympique, et plus d'indépendance pour l'Agence mondiale antidopage (AMA).
"L'AMA doit être mise dans les conditions pour être le leader global, indépendant et fort de la lutte antidopage, avec une autorité, une indépendance et un financement accrus", explique l'Usoc.
"Cette institution doit pouvoir suspendre les fédérations internationales, les comités nationaux olympiques, les fédérations nationales et les agences nationales de lutte contre le dopage en cas de dopage systématique", poursuit le comité olympique américain.
Le projet de l'Usoc est clairement inspiré par la crise majeure déclenchée par les révélations, par des commissions d'enquête de l'AMA, de l'existence d'un système de dopage systématique dans l'athlétisme russe, puis dans l'ensemble du sport russe, notamment durant les JO-2014 de Sotchi.
Le Comité international olympique avait toutefois renoncé à suspendre la Russie des JO-2016 de Rio, laissant les fédérations internationales agir individuellement: la fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a ainsi suspendu dès fin 2015 la Russie de toutes compétitions, dont les JO, tandis que d'autres fédérations ont permis aux sportifs russes de participer au rendez-vous de Rio.
L'Usoc réclame également une indépendance totale de l'AMA vis à vis des fédérations internationales et du CIO.
"L'AMA doit être dirigée en toute indépendance des organisations sportives internationales qu'elle supervise et doit avoir une gouvernance transparente", note l'Usoc.
"Aucune personne ayant une fonction dirigeante au sein du CIO, d'un comité olympique national, d'une fédération internationale ou d'une agence nationale antidopage ne peut occuper un poste similaire au sein de l'AMA", estime le comité olympique américain.
Plusieurs membres du CIO siègent actuellement au conseil de fondation de l'AMA, dont le président, Craig Reedie, est lui-même membre du CIO.
Le patron de l'agence américaine de lutte antidopage (Usada) Travis Tygart, partisan depuis des mois, d'une AMA plus forte et plus indépendante, avait présenté la proximité entre l'AMA et le CIO notamment comme la faiblesse du système actuel: "C'est comme si un renard était en charge de la surveillance d'un poulailler", avait-il déclaré récemment.
L'Usoc réclame également "plus d'argent, en provenance du CIO et des gouvernements" pour l'AMA et estime que les lanceurs d'alerte, comme la Russe Yulia Stepanova, qui a exposé l'ampleur du dopage dans son pays, bénéficient de "protections spécifiques" et de "moyens clairs et faciles de dénoncer les violations" à la légistation antidopage.