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© AFP/Alexander Joe
Le président de l'Agence mondiale antidopage, John Fahey, lors d'une conférence de presse marquant le début de la Conférence mondiale sur le dopage à Johannesburg, le 12 novembre 2013.
La Conférence mondiale sur le dopage dans le sport, dont le coup d'envoi a été donné mardi à Johannesburg, va déboucher sur l'adoption du Code mondial 2015 qui conférera plus de pouvoirs à l'AMA et consoeurs pour mener leur combat.
Près de 15 ans après la première conférence, qui avait donné naissance à l'Agence mondiale antidopage (AMA) en 1999, la lutte antidopage se heurte à un manque de moyens mais aussi de volonté générale qui ont été soulignés à gros traits dans un rapport sur la piètre efficacité des actions menées.
Face au manque de volonté, l'AMA ne peut que constater son impuissance. Comme c'est le cas, par exemple, au Kenya, terre des meilleurs coureurs de fond de la planète, où selon des témoignages, les produits dopants circuleraient facilement dans les centres d'entraînement.
Malgré ces allégations et malgré les promesses faites par les autorités kényanes au président de l'AMA, John Fahey, qui s'est rendu dans le pays, rien n'a été fait par les autorités locales.
"J'ai fait de mon mieux et parlé à tout ceux que j'ai pu pour leur dire d'enquêter. Malheureusement en dépit des assurances offertes, cette enquête n'a pas été ouverte", a déclaré le patron de l'AMA, lors d'une conférence de presse en prélude à la Conférence.
"Je suis certain que les pouvoirs d'investigation que nous obtiendrons cette semaine via le code révisé permettra à l'AMA de traiter de manière plus efficace à l'avenir avec des personnes qui ont lâché l'affaire", a fait valoir John Fahey.
Selon un nouvel article du Code, l'AMA pourra "entreprendre ses propres enquêtes sur des violations des règles antidopage et d?autres activités susceptibles de faciliter le dopage".
Car pour l'heure, elle n'a que les mots pour menacer les pays qui ferment les yeux sur les affaires de dopage, même s'ils se sont engagés à respecter les principes du Code mondial en ratifiant la Convention de l'Unesco sur le dopage.
"Au bout du compte, tout ce que nous pouvions faire, c'est faire un rapport sur la conformité ou la non-conformité au Code", a fait valoir John Fahey.
En théorie, un pays peut se voir privé de jeux Olympiques ou d'autres manifestations sportives comme la Coupe du monde de football s'il est reconnu non conforme au Code mondial antidopage. Encore faut-il que le Comité international olympique (CIO) ou les fédérations concernées prennent une décision en ce sens. Mais dans les faits, aucun cancre de la lutte antidopage n'a encore été mis au ban d'un grand rendez-vous.
La Jamaïque est, elle aussi, dans la mire depuis que son ancienne directrice s'est épanché dans la presse du peu de sérieux du programme mené dans l'île des rois du sprint.
© AFP/Samuel Kubani
Le sprinteur jamaïcain Asafa Powell lors du meeting IAAF d'Ostrava en République tchèque, le 27 juin 2013.
Dans un entretien à la radio BBC diffusé dimanche, un autre haut-responsable jamaïcain, le Dr. Paul Wright, a lui aussi dénoncé l'absence de contrôles hors compétition. Selon lui, les contrôles positifs de sept athlètes, dont l'ancien détenteur du record du monde, Asafa Powell, cette année ne pourraient être que "la partie émergée de l'iceberg".
L'AMA a dépêché trois de ses membres en Jamaïque en octobre pour mener un audit. Leur rapport qui sera présenté vendredi au conseil de fondation de l'Agence, contient des recommandations clé concernant la gouvernance et les opérations, selon le président de l'AMA.
"Il y a une reconnaissance en Jamaïque qu'ils doivent faire bien plus et qu'ils doivent renforcer leurs capacités", a déclaré John Fahey. "C'est clair que ce (qui est fait actuellement) n'est pas assez".
Aussi l'AMA invite la Jadco à nouer un partenariat avec une autre Agence antidopage. La Russie, considérée il y a encore quelques années comme un gros point noir de la lutte antidopage, a fait de gros progrès en profitant de l'expertise norvégienne.