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A 42 jours des jeux Olympiques 2016, l'Agence mondiale antidopage a suspendu le laboratoire de Rio, jetant une ombre de plus sur le Brésil, en proie à bien des problèmes d'organisation, et, plus largement, sur la lutte antidopage.
L'AMA a retiré mercredi l'accréditation du Laboratoire brésilien de contrôle du dopage de Rio (LBCD) en raison de problèmes de conformité avec les normes internationales des laboratoires (ISL), a indiqué l'AMA dans un communiqué publié vendredi.
Cette suspension restera effective pendant six mois, à moins que le comité exécutif de l'AMA ou son président ne suivent d'ici là les recommandations d'une commission de discipline qui va "être formée sous peu et étudiera le dossier", a précisé l'AMA.
"Les athlètes peuvent avoir toute confiance dans le fait que la suspension ne sera levée que si le laboratoire fonctionne de manière optimale", a insisté le directeur général de l'AMA, Olivier Niggli.
"La meilleure solution sera en place pour assurer que le processus de contrôle lors des jeux Olympiques et des jeux Paralympiques soit efficace", a-t-il ajouté.
Le LBCD, qui fait partie du laboratoire universitaire Ladetec, a réagi en fin d'après-midi dans un communiqué en assurant qu'il allait "renforcer son excellence, ainsi que sa capacité technique et éthique pour la réalisation des analyses".
- Le précédent du Mondial-2014 -
"Le laboratoire prévoit que ses opérations reviennent à la normale en juillet, après la visite du comité de l'AMA", précise ce texte, en assurant que "ces douze derniers mois, le LBCD a reçu l'approbation lors des audits réalisés in situ par l'AMA et a rempli avec succès tous les tests à l'aveugle réalisés par l'Agence".
A quelques semaines de la cérémonie d'ouverture des JO-2016, le LBCD ne peut en tout cas plus procéder, jusqu'à nouvel ordre, à aucune analyse d'échantillons sanguins et urinaires.
Dans l'intervalle, les échantillons en cours d'analyse et destinés à ce laboratoire vont être envoyés dans d'autres laboratoires dans le monde, accrédités par l'AMA, afin qu'il "n'y ait pas de vide dans les procédures des contrôles antidopage", a précisé l'AMA.
Si le LBCD ne récupère pas son accréditation à temps, ce même scénario sera retenu pour les JO avec l'envoi, par avion, des échantillons prélevés sur les participants vers un autre laboratoire accrédité par l'AMA.
Lors de la Coupe du monde de football 2014 au Brésil, la Fifa avait acheminé ses échantillons vers la Suisse, soit un véritable casse-tête logistique et financier.
- Huit labos non accrédités -
Car ce n'est pas la première fois que ce laboratoire de Rio fait parler de lui: en 2013, il avait déjà perdu son agrément en raison du non-respect des normes et de problèmes de fiabilité et n'avait pas pu être utilisé lors du Mondial brésilien.
Les déboires du LBCD sont un nouveau camouflet pour le Brésil, qui collectionne les problèmes pour organiser les JO-2016, sur fond de récession économique historique, crise budgétaire aiguë, craintes associées au virus Zika et autres retards dans la construction des sites et infrastructures.
Même si le laboratoire de Rio n'est pas le seul à qui l'AMA a retiré son accréditation en 2016 --8 cas similaires, dont Pékin et Madrid--, cette décision intervient dans un contexte particulièrement chargé en matière de lutte contre le dopage.
La Russie devrait ainsi être absente des épreuves d'athlétisme des JO-2016 après les révélations d'une commission d'enquête indépendante de l'AMA qui a dénoncé en novembre dernier un système de dopage institutionnalisé dans le pays.
Par ailleurs, en mai, le Comité international olympique (CIO) a révélé 55 nouveaux cas de dopage suite à des réanalyses d'échantillons prélevés sur des sportifs à Pékin en 2008 (32 cas) et à Londres en 2012 (23 cas).
Dans les deux cas, certains des sportifs ciblés étaient ou sont encore susceptibles d'être à Rio.