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© AFP/Marc BRAIBANT
Le siège de l'AMA à Montréal, le 20 septembre 2016
L'Agence mondiale antidopage (AMA) a fait un premier pas vers une réforme de la lutte antidopage en ratifiant le principe de sanctions systématiques et graduelles contre les pays en non-conformité avec le Code mondial antidopage, dimanche lors de la réunion de son Conseil de fondation à Glasgow.
Le Conseil de fondation a par ailleurs entériné la mise en place à partir de janvier 2017 d'un programme destiné à protéger et aider financièrement les lanceurs d'alerte.
Si le principe de sanctions graduelles appliquées par l'AMA a été accepté, il faudra maintenant le traduire en termes réglementaires, ce qui pourrait prendre plusieurs années, selon le directeur de l'AMA Olivier Niggli.
"C'est un immense pas dans la bonne direction", a estimé le président de l'AMA Craig Reedie, réélu pour un deuxième mandat de trois ans dimanche. Le dirigeant écossais s'est félicité que le cadre des réformes ait reçu "le fort soutien des athlètes et du mouvement olympique".
D'autant que l'AMA a été sévèrement critiquée récemment. La semaine dernière, l'Association des comités nationaux olympiques (ACNO) avait notamment regretté le moment choisi par l'AMA pour révéler des informations "déstabilisantes pour l'ensemble du mouvement sportif", faisant référence à la suspension du laboratoire de Doha la veille de la réunion de l'ACNO dans la capitale qatarie et à la publication de la première partie du rapport McLaren révélant le scandale de dopage d'Etat russe juste avant les JO de Rio.
- Augmentation du budget de l'AMA -
Selon le cadre de la réforme adopté dimanche, en cas de non-conformité, une série de sanctions, allant de l'amende jusqu'à l'interdiction de participer aux compétitions internationales en ultime recours, en passant par l'impossibilité d'organiser des compétitions internationales, serait alors automatiquement mise en place.
"Les athlètes sont ravis que les sanctions soient graduées et prévisibles", a réagi le Français Tony Estanguet, représentant des athlètes au Comité international olympique (CIO).
"Les athlètes ne sont pas en faveur des sanctions collectives", a toutefois souligné le Britannique Adam Pengilly, membre du CIO et spécialiste du skeleton.
C'est la cellule investigation de l'AMA, dirigée par l'ancien policier allemand Gunter Younger et agrandie de deux à six personnes, qui développera à partir de janvier prochain le programme dédié aux lanceurs d'alerte, pour les protéger, les aider financièrement, voire les récompenser si leurs révélations mènent à des poursuites.
Une augmentation de 5% du budget de l'AMA servira entres autres à le financer.
En revanche, le Conseil de fondation a repoussé à plus tard la discussion sur la création par l'AMA d'une entité indépendante chargée des contrôles antidopage à la place des agences nationales antidopage, une proposition formulée par le CIO.
"La question, c'est combien le sport est-il prêt à mettre pour créer cette entité ?", s'est interrogé M. Reedie.