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Le Kremlin a annoncé lundi que les responsables mis en cause dans le rapport McLaren sur le dopage dans le sport russe seront suspendus le temps de l'enquête, conformément à ce qu'a exigé l'Agence mondiale antidopage (AMA).
Première tête à tomber, le vice-ministre des Sports, Iouri Nagornykh, dont le nom figure dans le rapport, a été suspendu dans la soirée par le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, selon l'agence TASS.
Bien que l'AMA ait en particulier pointé du doigt la responsabilité du ministre des Sports Vitali Moutko, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a toutefois indiqué que celui-ci "n'est pas mentionné dans le rapport comme un exécutant direct".
"Les responsables cités dans le rapport de la Commission comme étant les exécutants directs (des infractions) seront temporairement suspendus de leurs fonctions jusqu'à la fin de l'enquête", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
La Russie demandera toutefois à l'AMA des "informations plus complètes, objectives et appuyées par les faits" pour prendre une décision finale sur le sort de ces responsables.
"Les accusations contre les sportifs russes ne reposent que sur la déposition d'une seule personne. Une personne à la réputation sulfureuse", poursuit le Kremlin, en référence à Grigori Rodtchenkov, l'ancien patron du laboratoire russe anti-dopage, dont les accusations sont parues en mai dans le New-York Times.
Le Kremlin dénonce en outre "une récidive dangereuse d'ingérence de la politique dans le sport" après les appels de plusieurs pays à exclure les sportifs russes des jeux Olympiques de Rio.
"Les événements récents, l'atmosphère inquiétante planant sur le sport international et le mouvement olympique rappellent sans le vouloir le début des années 1980", poursuit le Kremlin, en référence au boycott par les Occidentaux des jeux de Moscou de 1980 suite à l'invasion de l'Afghanistan par les troupes soviétiques. Les pays du bloc socialiste avaient ensuite boycotté à leur tour les JO de Los Angeles en 1984.
"Oui, la forme de cette ingérence a changé, mais le but est le même: faire du sport un instrument de pression géopolitique et donner une image négative de certains pays et de leurs peuples", affirme le communiqué.
"Le mouvement olympique, qui joue un rôle fédérateur colossal pour l'humanité, peut se retrouver à nouveau au bord d'une scission", ajoute-t-il, dénonçant "les tentatives d'étendre les sanctions pour dopage" aux athlètes propres.
"Au cours des six derniers mois, tous les athlètes russes se sont soumis à des tests antidopage sur recommandation de l'AMA et sous le contrôle de l'agence antidopage britannique et dans des laboratoires étrangers", souligne le Kremlin.
Dans son rapport d'enquête commandé par l'AMA, le juriste canadien Richard McLaren accuse les laboratoires antidopage de Moscou et Sotchi d'avoir protégé les sportifs russes dopés durant les JO d'hiver de Sotchi en 2014, dans le cadre d'un "système de dopage d'Etat sécurisé".
Les agences antidopage américaine et canadienne, ainsi que le comité olympique allemand, ont appelé à l'exclusion complète des sportifs russes des jeux Olympique de Rio suite à ces révélations.