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© AFP/Joel Saget
Jean-Etienne Amaury, président d'ASO, la société organisatrice du Tour de France, en octobre 2011 à Paris
La commission d'enquête du Sénat sur l'efficacité de la lutte contre le dopage va auditionner des organisateurs d'événements sportifs, dont Amaury Sport Organisation (ASO), responsable du Tour de France, a indiqué jeudi à l'AFP son président Jean-François Humbert.
"La commission va évidemment se retourner vers quelques principaux organisateurs. Je n'ai pas de date précise, mais je sais que cela fait partie des choses que nous ferons", a déclaré M. Humbert (UMP).
"Il n'a échappé à personne que l'on parle beaucoup de vélo. Oui bien sûr, ils (ASO) en feront partie", a-t-il ajouté.
La commission, créée fin février, a six mois pour rendre son rapport. Elle devrait cependant le rendre avant la fin du mois de juin afin d'éviter la coupure estivale.
Mercredi, lors de son audition sous serment, l'ancien président de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) Pierre Bordry, avait invité la commission à auditionner les responsables d'ASO, car "ils savent quand même pas mal de choses de ce qui se passe sur leur compétition".
Les dates des auditions ne sont généralement rendues publiques que la semaine les précédant. Celles-ci sont ouvertes à la presse et au public dans leur très grande majorité, mais peuvent également se dérouler à huis clos. Les personnes auditionnées le font sous serment.
© AFP/Mehdi Fedouach
Le président de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Bruno Genevois, le 13 avril 2011 à Paris
Jeudi, la commission a auditionné le président de l'AFLD l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Bruno Genevois, qui a regretté le hiatus entre les discours publics des acteurs, promoteurs et pouvoirs publics du monde sportif et les moyens mis à disposition pour lutter effectivement contre le dopage.
"Nous avons vu à la mi-février que la subvention inscrite dans la loi de finances 2013 serait réduite d'1/10e", a déclaré M. Genevois sans dévoiler de chiffres. "C'est une mauvaise nouvelle même si l'AFLD conçoit que la politique de finances publiques nécessite certains choix".
La subvention publique accordée par l'Etat à l'AFLD représente selon M. Genevois 9/10e du budget de l'agence, qui est d'environ 9,2 millions d'euros.
Le président de l'AFLD a par ailleurs estimé que ce hiatus entre discours et moyens, encore plus marquant au niveau international, était un des principaux frein à l'efficacité de la lutte antidopage.
"Il y a un écart entre les croyants et les pratiquants", a-t-il imagé.
"La Fédération internationale de football (FIFA), par exemple, consacre 1,2 million d'euros par an à la lutte: c'est 0,09 % des recettes de cet organisme qui génère 1,394 milliard d'euros. Pour les fédérations olympiques, c'est selon certaines sources 35 millions d'euros par an, et pour le tennis, 1,3 million", a-t-il ajouté.
Le président de l'AFLD a par ailleurs évoqué les contrôles très différents pratiqués selon les fédérations.
Concernant la Coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud, le président de l'AFLD a ainsi fait part "d'éléments officieux provenant d'une fédération autre que la FFF qui a fait état de quatre contrôles urinaires et d'un contrôle sanguin par sélection pour un mois de compétition".
"Ca me paraît notoirement insuffisant", a-t-il conclu.