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Les Jeux Olympiques sont terminés mais pas le scandale du dopage en Russie: aucun sportif russe ne participera aux Jeux paralympiques de Rio (7-18 septembre), selon une décision d'appel jugée "cynique" et "politique" par le pays.
"Le TAS a rejeté l'appel déposé par le Comité paralympique russe contre la décision rendue le 7 août par le Comité international paralympique (IPC)", a annoncé mardi le Tribunal arbitral du sport (TAS), la plus haute instance de la justice sportive, basé à Lausanne.
L'IPC avait annoncé le 7 août avoir suspendu le Comité paralympique russe à la suite du scandale de dopage d'Etat mis au jour ces derniers mois. "La décision de l'IPC est confirmée", a commenté le TAS.
"Exclure nos athlètes paralympiques de Rio-2016 est une décision cynique motivée par le désir d'exclure d'importants adversaires", a déploré le Premier ministre russe Dmitri Medvedev sur Twitter.
"Certains Etats et leurs institutions politiques et sportives cherchaient le traditionnel ennemi et l'ont trouvé, une fois encore", a-t-il ajouté dans un autre message sur Facebook.
© AFP/YURI KADOBNOV
Le président du comité paralympique russe Vladimir Lukin le 8 août 2016 à Moscou
Le ministre russe des Sports Vitali Moutko a de son côté dénoncé une décision "plus politique que juridique", dans une déclaration à l'agence de presse officielle TASS.
Le président du Comité paralympique russe, Vladimir Loukine, a lui affirmé que les athlètes allaient saisir à titre individuel la Cour européenne des droits de l'Homme.
- 'Nos héros' -
Privée des jeux Olympiques en raison du dopage en Russie, la star du saut à la perche russe Yelena Isinbayeva a elle aussi réagi sur Instagram: "Chers athlètes paralympiques, nous partageons cette injustice flagrante avec vous, soyez forts ! Vous avez été, êtes et serez nos héros!"
Malgré la sanction qui l'a touchée à Rio, la "tsarine" vient d'intégrer le Comité international olympique (CIO) la semaine dernière, élue par ses pairs à la commission des athlètes.
Le président de l'IPC, Philip Craven, s'est en revanche dit "très encouragé" par la confirmation du TAS. "La décision prise aujourd'hui renforce notre conviction dans le fait que le dopage n'a absolument pas sa place dans le sport paralympique", a-t-il réagi dans un communiqué.
"C'est un triste jour pour le mouvement paralympique mais aussi, nous l'espérons, un nouveau départ, a-t-il poursuivi. Nous espérons que cette décision servira de catalyseur pour un changement en Russie."
M. Craven a rappelé que l'exclusion de la Russie était motivée par son "incapacité à respecter ses obligations vis-à-vis du Code mondial antidopage".
Début août, il avait pointé l'existence d'échantillons suspects concernant 44 sportifs paralympiques russes pour les JO de Sotchi en 2014.
- Plus dur que le CIO -
Le président du Comité paralympique allemand, Friedhelm Julius Beucher, a lui aussi salué la décision du TAS: "Ce jugement est le signe d'une vraie tolérance zéro envers le dopage".
En prenant la décision radicale de suspendre le Comité paralympique russe, et donc d'exclure de facto des Jeux paralympiques l'ensemble des sportifs de ce pays, l'IPC s'était montré plus strict que le CIO.
Ce dernier s'était en effet refusé à franchir ce pas pour les jeux Olympiques de Rio, qui se sont achevés dimanche.
Le CIO n'avait pas fait le choix d'exclure en bloc les athlètes russes des JO mais avait laissé le choix à chaque fédération sportive internationale, avec un droit de regard final sur leur décision.
Au total, la Russie a été privée de 113 sportifs pour les JO, dont la quasi-totalité de sa sélection d'athlétisme (67 sur 68). Cela ne l'a pas empêchée de finir quatrième au tableau des médailles (56 dont 19 en or).
Certains sportifs russes ont contesté leur exclusion devant le TAS et ont eu gain de cause, au premier rang desquels Darya Klishina. Seule Russe autorisée à participer aux JO en athlétisme, elle a finalement pris la 9e place du saut en longueur.
Le TAS a indiqué dimanche avoir enregistré 16 recours engagés à titre individuel ou collectif au nom d'athlètes russes exclus des JO après le scandale de dopage.