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© AFP/Rogerio Barbosa
L'Américain Lance Armstrong lors d'une conférence à Montréal au Canada le 29 août 2012
Lance Armstrong n'est pas le seul dans l'oeil du cyclone du dopage ces temps-ci aux Etats-Unis, où des icônes du monde sportif +Made in USA+ comme le joueur de base-ball Alex Rodriguez ou le footballeur américain Ray Lewis sont montrées du doigt.
Dans la foulée des aveux télévisés et très médiatisés de l'ancien cycliste, ce sport perçu comme "européen" par les Américains, les sports US défraient la chronique dopage cette semaine avec deux scandales concomitants.
Une polémique est née autour de celui qui s'annonce comme l'un des principaux protagonistes du Superbowl, cette grand-messe du football américain (NFL) qui rassemblera dimanche près de 100 millions d'Américains devant leur télé pour voir les 49ers de San Francisco affronter les Ravens de Baltimore.
Ray Lewis, 37 ans, plaqueur admiré pour sa férocité sur le terrain et considéré comme l'un des meilleurs de l'histoire à son poste défensif de "linebacker", aurait eu recours à un produit (Deer Antler Spray de la société SWATS) qui contient l'hormone interdite IGF-1, afin de se remettre plus vite d'une déchirure musculaire au biceps droit subie en octobre.
L'affaire, révélée par le respecté magazine Sports Illustrated, fait grand bruit car le Superbowl sera le dernier match de la carrière de Lewis.
Celui ci a nié même si le patron de la société commercialisant ce produit a confirmé en avoir livré à Lewis à sa demande.
"Tous ceux qui me connaissent savent que c'est une blague, a dit mercredi Lewis. Cela fait 17 ans que je suis dans le métier et j'ai trop de respect pour ce sport et pour mon corps pour faire ça. Je n'en ai pas besoin."
La polémique a même rebondi dans le monde bien plus feutré de la petite balle blanche. L'ancien N.1 mondial du golf Vijay Singh a avoué mercredi avoir pris le produit en question mais sans savoir qu'il contenait des produits interdits par le circuit professionnel nord-américain (PGA).
Vijay Singh "en colère"
"Je suis sous le choc et en colère, a dit le Fidjien de 50 ans, réputé pour son mauvais caractère. Je n'ai jamais vu de substances interdites sur la liste des ingrédients de ce produit. Je coopère pleinement avec le circuit PGA."
Ray Lewis, très religieux mais dont le rôle dans un double homicide non élucidé (en février 2000) reste trouble, assure que ces accusations ont pour but de déstabiliser son équipe et qu'il ne veut pas renter dans ce jeu.
La NFL, qui se serait bien passée d'une telle publicité à quelques jours de l'apothéose de sa saison, est en bisbilles depuis deux ans avec le syndicat des joueurs à propos de la mise en place de contrôles sanguins de l'hormone de croissance, que nombre de joueurs sont soupçonnés d'utiliser impunément.
La Ligue nord-américaine de base-ball (MLB) a pris une longueur d'avance sur elle en mettant en place cette année ce type de contrôles inopinés.
Stigmatisée durant "l'ére des stéroïdes", qui a culminé avec les records décriés de Barry Bonds dans les années 2000, la MLB montre aujourd'hui l'exemple en Amérique du nord en matière de lutte antidopage, s'attirant même les éloges du laboratoire antidopage de Montréal.
Mais ce sport n'est pas encore un parangon de propreté. Le Miami New Times vient en effet de révéler qu'un réseau de produits dopants basé dans une clinique de Miami a eu pour client la star des New York Yankees Alex Rodriguez. Là encore, l'IGF-1 a été citée.
Le joueur le mieux payé de l'histoire du sport (275 millions de dollars sur dix ans), qui a avoué en 2009 s'être dopé de 2001 à 2003, a catégoriquement nié toute implication et dit que les preuves avancées n'étaient pas recevables.
Reste que trois des six joueurs cités comme liés à cette clinique entre 2009 et 2012 ont été suspendus la saison dernière par la MLB après un contrôle positif. Et le tennisman américain Wayne Odesnik, suspendu un an en 2010 après avoir été pris avec des hormones de croissance dans sa valise, y figure aussi.