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© AFP/Drew Hallowell
Alex Rodriguez, des New York Yankees, répond aux questions de journalistes le 3 août 2013.
Coup de filet dans le baseball, scandales dans le sprint, vieux dossiers exhumés en France et en Allemagne: le sport vit une année chargée sur le front du dopage, poussant de nombreux acteurs à appeler à durcir la lutte.
Des révélations ont fleuri un peu partout dans le monde, mais c'est aux Etats-Unis, longtemps critiqués pour leur manque d'implication dans la lutte antidopage, qu'ont éclaté deux des affaires les plus retentissantes.
Lundi, la star des New York Yankees Alex Rodriguez et 12 autres joueurs de la Ligue nord-américaine de baseball (MLB) ont été suspendus dans le cadre de l'enquête sur la clinique Biogenesis, le plus gros scandale américain de dopage depuis l'affaire Balco, fatale à Marion Jones et Tim Montgomery.
Début janvier, une autre idole américaine était définitivement tombée de son piédestal. Trois mois après avoir été déchu de ses sept victoires dans le Tour de France, Lance Armstrong était passé aux aveux.
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Lance Armstrong, maillot jaune du Tour de France le 21 juillet 2004, se concentre avant le départ d'un contre la montre entre Bourg d'Oisans et l'Alpe d'Huez.
D'autres cyclistes lui ont emboîté le pas, à l'image de son rival Jan Ullrich, vainqueur du Tour 1997, ou d'Erik Zabel, six fois maillot vert de la Grande Boucle.
Les noms des deux Allemands sont d'ailleurs apparus fin juillet aux côtés de ceux de Marco Pantani ou Laurent Jalabert dans une liste de 17 cyclistes ayant eu recours à l'EPO sur les Tours 1998 et 1999, établie d'après des documents publiées dans un rapport d'une commission d'enquête du Sénat français sur la lutte antidopage.
Le tennis touché lui aussi
Le cyclisme a aussi été le principal sport pointé du doigt lors du procès en Espagne de l'affaire de dopage sanguin Puerto, dont le verdict a été critiqué de toutes parts. Le parquet espagnol a d'ailleurs fait appel de la décision de détruire les plus de 200 poches de sang saisies chez le principal accusé, le docteur Fuentes. Elles pourraient permettre d'identifier les clients du médecin, qui avait déclaré au procès avoir travaillé "avec tous types de sportifs", pas seulement des coureurs cyclistes.
Mais le principal coup de tonnerre a frappé l'athlétisme le 14 juillet, avec l'annonce des contrôles positifs de deux des hommes les plus rapides de l'histoire sur 100 m, Tyson Gay et Asafa Powell.
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L'Américain Tyson Gay et le Jamaïcain Asafa Powell en demi-finales des Championnats du monde d'athlétisme à Berlin, le 16 août 2009.
Un grand coup de balai a également été donné en Turquie, avec 31 athlètes suspendus deux ans lundi, et en Russie, hôte des Mondiaux qui débutent samedi, avec une quarantaine de cas positifs.
Plus inattendu, le tennis, souvent présenté comme un mauvais élève de la lutte antidopage, a lui aussi été touché, avec fin juillet avec la suspension du Serbe Victor Troicki et le contrôle positif du Croate Marin Cilic.
Pas de scandales de cette ampleur cette année dans le football et le rugby, mais ils ont été dans le collimateur de la commission d'enquête du Sénat français.
Sanctions durcies
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Le Serbe Viktor Troicki lors du tournoi de Roland Garros, le 2 juin 2013 à Paris.
Un autre rapport révélant une politique de dopage organisé en RFA à partir des années 1970 fait des vagues depuis quelques jours en Allemagne, pays qui considérait jusqu'ici ce type de pratique comme l'apanage de la seule RDA.
Ces révélations, des décennies après les faits, illustrent les difficultés de la lutte antidopage.
Dans un rapport publié en mai, une commission dirigée par l'ancien patron de l'Agence mondiale antidopage (AMA), Dick Pound, a rappelé que moins de 1% des contrôles aboutissent à des résultats anormaux, si l'on excepte des produits interdits mineurs.
Pour les auteurs, ces piètres résultats s'expliquent moins par des problèmes scientifiques que par le manque de volonté générale pour entreprendre les efforts et dépenses nécessaires.
Les sénateurs français plaident aussi pour la généralisation de "sanctions sur la base d'éléments de preuves non analytiques" (témoignages, passeport biologique permettant de déceler des variations anormales de certains paramètres sanguins, éléments d'enquête de police...)
Comme d'autres, Sergueï Bubka, candidat à l'élection pour la présidence du Comité international olympique (CIO) le mois prochain, a également appelé à un durcissement des sanctions, de deux à quatre ans. Une mesure prévue pour les produits "lourds" dans futur Code mondial du sport, qui sera adopté en novembre à Johannesburg en parallèle à l'élection du nouveau patron de l'AMA.