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L'opérateur SFR, devenu groupe de médias en récupérant les activités dans ce secteur de sa maison-mère Altice, va lancer sept nouvelles chaînes de télévision payantes, dont six sportives, illustrant la stratégie de convergence entre médias et télécoms menée par Patrick Drahi.
Au coeur de cette stratégie : le sport, "désormais l'un des piliers de l'offre SFR", selon Alain Weill, PDG de NextRadioTV (BFM TV, RMC), qui va faire son entrée au conseil d'administration de l'opérateur et qui présentait mercredi aux côtés du patron de SFR Michel Combes cette nouvelle étape stratégique.
SFR va ainsi lancer, entre août et septembre, un bouquet de 5 chaînes sportives payantes baptisées SFR Sport, que le groupe ne souhaite pas seulement commercialiser à ses clients mais distribuer à d'autres réseaux.
"SFR Sport 1" sera consacrée au football et diffusera notamment les matchs du championnat anglais dont Altice a acquis les droits en novembre. Les autres chaînes seront consacrées aux autres sports (basket, volley, rugby...), aux sports extrêmes, aux programmes en très hautes définition (4K) et aux sports de combat, a précisé Michel Combes.
SFR s'appuiera notamment sur "Ma Chaîne Sport" (MCS), chaîne sportive acquise en 2007, et sur la centaine de journalistes et consultants spécialisés sport de RMC, selon Alain Weill. Au moins une cinquantaine de recrutements est également prévue.
Dans le cadre d'une offre distincte baptisée SFR News, BFMTV va lancer deux nouvelles chaînes: BFM Sport en juin, une chaîne d'infos sportives en continu, et BFM Paris en octobre, une chaîne d'infos locales.
Avec BFM Paris, Alain Weill a l'ambition de "lancer la plus grosse chaîne d'infos locales en France", avec une matinale, des journaux et des reportages consacrés à la capitale et à l'Ile-de-France.
A terme, les médias du groupe devraient être regroupés dans le même immeuble parisien, qui disposera de 7 studios télé pour préparer 5 matinales en direct.
L'opérateur, qui possède aussi un service de VOD, Zive, souhaite en outre se lancer dans la production de contenus originaux, notamment de séries.
Il travaille sur un projet de coproduction avec Hot, filiale d'Altice en Israël, prévu pour 2017.
-La convergence, 'réponse d'avenir' -
Côté presse écrite, SFR avait déjà annoncé le lancement d'une application proposant un accès à l'ensemble des titres d'Altice (Libération, L'Express...), facturée 19,99 euros par mois aux non-clients.
"Nous avons vocation à distribuer l'ensemble de la presse", a détaillé Michel Combes, estimant avec cette appli "contribuer à la révolution de la presse écrite".
Selon lui, "la convergence est la réponse d'avenir".
Cette stratégie a déjà été adoptée par Patrick Drahi dans d'autres pays, comme par exemple au Portugal, où Altice a acquis fin 2015 pour dix ans les droits du FC Porto, vice-champion du Portugal, pour près de 460 millions d'euros, après avoir acquis fin 2014 Portugal Telecom, l'opérateur historique du pays.
Patrick Drahi a par ailleurs confirmé mercredi qu'il allait regrouper dans SFR ses activités médias, détenues à titre personnel et via Altice.
SFR a ainsi fait l'acquisition de la participation minoritaire d'Altice au capital de NextRadioTV et est entré en négociations exclusives pour le rachat d'Altice Médias Group (Libé, L'Etudiant, la chaîne d'information israélienne i24 News), qui sera valorisé à 241 millions d'euros une fois les négociations conclues.
Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, avait tenu à rassurer son lectorat dans un éditorial la veille en indiquant que ce rachat était un "non-changement" et que l'indépendance rédactionnelle était assurée.
Plus inquiets, les salariés du quotidien avaient fait part de leur "vigilance": "à l'intégration renforcée entre diffuseur et diffusé, doivent répondre des garanties d'indépendance très strictes", avaient-il estimé.
Mercredi, Alain Weill a assuré que "tous les médias du groupe resteront indépendants".
Il a par ailleurs indiqué réfléchir avec l'équipe de Libé à un projet de chaîne de télévision, "Libé Télé", une idée qui se concrétiserait en 2017.
Ces projets permettent à SFR d'enrichir son offre alors que l'opérateur a perdu près d'un million d'abonnés mobiles en 2015.