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Bakou a accueilli en grande pompe la première édition des Jeux européens, dans une parfaite copie des jeux Olympiques auxquels la ville peut prétendre, mais le Vieux Continent doit sérieusement plancher pour augmenter l'attrait sportif de son rendez-vous quadriennal.
L'Europe était le seul continent à ne pas avoir ses +Jeux+. C'est désormais chose faite avec cette première édition, qui a duré 17 jours et réuni 20 sports, placés pour certains sur le chemin de la sélection olympique pour Rio 2016.
Et l'écrin était de toute beauté. Bakou a réalisé une prouesse en seulement 2 ans et demi, à l'image de son superbe stade olympique de 66.000 places et pour -officieusement- quelque 7 milliards d'euros.
12.000 volontaires ont occupé le terrain, une ligne jaune façon JO était tracée sur les routes pour marquer les voies réservées aux accrédités. Et les anneaux olympiques étaient même gravés sur les médailles. Une petite touche qui en dit long sur les futures prétentions du pays, tenu d'une main de fer par Ilham Aliyev depuis 12 ans.
"Il n'y a aucun doute sur le fait que cette ville a l'ambition d'être candidate aux jeux Olympiques à l'avenir", a d'ailleurs confirmé le président du Comité européen olympique (CEO), Patrick Hickey.
Selon l'historien azerbaïdjanais Fuad Akhundov, cet Etat du Caucase qui vit de ses richesses pétrolières veut se montrer pour exister sur la carte du monde.
- 'Donnez-leur du temps' -
"Le monde entier ne sait pas grand chose de ce pays. Ces Jeux européens sont une répétition grandeur nature pour les jeux Olympiques. Avec les JO, l'exposition est encore plus grande pour un pays. Mais aussi plus difficile", a-t-il analysé pour l'AFP.
Car l'Azerbaïdjan a en effet été mis aussi sur le devant la scène par des organisations internationales des droits de l'Homme, qui ont dénoncé répression et violences.
"Donnez leur du temps", a plaidé l'historien: "L'Azerbaïdjan n'est une démocratie que depuis 20 ans, après avoir été sous le régime de l'empire russe puis de l'Union soviétique".
"La corruption est profondément ancrée et enracinée dans toutes les anciennes républiques soviétiques. Il a fallu deux guerres mondiales à l'Europe pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui".
Le pays doit encore s'ouvrir et une candidature aux JO 2024 semble peu probable, mais il y a déjà au programme sportif de Bakou un Grand Prix de F1, les Jeux islamiques en 2017 et des matchs de l'Euro-2020 de foot.
Le CEO s'est en tout cas félicité d'une telle organisation pour le lancement de ses Jeux continentaux. Et il a assuré qu'il y aurait bel et bien une 2e édition en 2019, malgré le retrait des Pays Bas, initialement retenus pour les organiser.
"On projette d'avoir une superbe édition en 2019 et on a déjà deux candidats pour 2023", a affirmé M. Hickey, précisant que six villes s'étaient manifestées pour 2019.
- Pas de razzia bleue -
Au delà du lieu, le CEO devra surtout s'atteler à rendre l'affiche sportive plus alléchante. L'athlétisme et la natation, les 2 sports olympiques majeurs, n'ont pas joué le jeu. Seuls le judo et la lutte ont relevé le niveau en couplant leurs championnats d'Europe avec ces Jeux, ce qui n'a pas du tout été du goût des judokas.
Pour le reste, le sambo, qui mélange plusieurs arts martiaux, a eu une belle exposition et la gymnastique s'est déclinée sous plusieurs formes, de l'artistique au trampoline en passant par l'aérobic.
Mais au final, rien de vraiment excitant sportivement.
Selon Hickey, l'athlétisme "est déterminé à trouver une solution pour envoyer ses meilleurs athlètes" et des discussions auront lieu avec la natation.
Lors de cette première édition, la Russie a été archi dominante avec un total de 164 médailles, dont 79 en or, devant le pays-hôte (56 médailles dont 21 en or).
La France, l'une des 6 plus grosses délégations (250 athlètes), n'a pas fait de razzia et repart avec un butin de 43 médailles, dont 12 en or seulement.
Seul le nageur Nicolas d'Oriano a glané 2 titres (1500 et 800 m libre). Avec juste 8 nageurs, la France a brillé lors des épreuves de course des jeux européens qui faisaient office d'Euro juniors (5 médailles).
Le karaté a été efficace (5 médailles dont 2 or) mais le judo, qui s'est présenté sans son leader Teddy Riner, est un peu passé à côté de son sujet avec 8 médailles dont 3 or, mais seulement une en individuel.