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Leur deuxième titre mondial consécutif leur donne un sacré palmarès mais aussi une tâche bien plus compliquée: le couple-référence de la danse sur la glace, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, est condamné à toujours surprendre et encore innover.
De Boston où se sont refermés les Mondiaux-2016 dimanche, les double champions du monde et double champions d'Europe en titre ont rallié Saint-Pierre-et-Miquelon pour un gala, mais leurs pensées vagabondent déjà vers Pyeongchang, en Corée du Sud.
Même s'ils sont déjà au sommet à seulement 20 et 21 ans, il savent qu'ils repartiront de zéro, ou presque, à peine la page de la saison 2016 sera-t-elle refermée.
"En ligne de mire, on a les JO-2018, cela va arriver plus vite que l'on ne croit", prévient Guillaume Cizeron qui a déjà quelques idées de thèmes, chorégraphies et musiques.
"Cela va être plus dur encore, il faut encore innover et trouver d'autre idées", renchérit sa partenaire qui a reconnu avoir souffert en début de saison au moment de concevoir les programmes pour 2016: "On voulait faire tellement bien qu'on doutait de tout".
- 'Une saison particulière' -
Si cette deuxième couronne mondiale a une toute autre saveur que la première, après "une saison particulière avec plein d'embûches", rappelle Gabriella Papadakis, victime d'une commotion cérébrale en août 2015 qui l'a empêché de s'entraîner pendant deux mois, c'est aussi parce qu'elle a validé leur programme libre "Build a Home" sur la musique du groupe britannique Cinematic Orchestra.
"Malgré le fait qu'on ne soit qu'au début de notre carrière et assez jeunes, on est en train de laisser une empreinte dans le patinage, j'espère que cela se fera dans la durée", apprécie celui qui dessine et conçoit aussi les costumes du couple.
"Cela nous a prouvé que notre premier titre n'était pas dû à une idée ou à un concept, on a fait quelque chose de plus personnel, plus compliqué que celui de l'an dernier, plus abstrait, plus audacieux et cela a été bien reçu", rappelle Gabriella Papadakis dont la mère est à l'origine de ce couple d'amis pour la vie formé il y a douze ans sur la glace de Clermont-Ferrand.
"On veut innover, faire ce que personne n'a jamais fait et emmener le patinage dans une direction nouvelle", résume cette passionnée de musique.
Pendant le mois et demi de galas qui les attend, l'une et l'autre vont griffonner chacun de leur côté des dessins et autres textes dans un carnet.
- Stratégique en vue des JO -
Ils soumettront leurs idées de retour à Montréal, leur base depuis l'été 2014 où ils s'entraînent sous la direction de Romain Haguenauer, Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon et recoivent les conseils de Catherine Pinard, du Cirque du Soleil.
Il faudra alors définir les programmes de 2017 dont le point d'orgue sera les Championnats du monde d'Helsinki, tout en gardant à l'esprit 2018 déjà.
"2017 est une saison spéciale et assez importante: on a envie de tout donner, mais aussi de ne pas tout montrer. Il faudra être assez stratégique dans les choix de programme pour pouvoir donner le meilleur pour les JO", prévient
"On ne peut pas faire le même type de programme deux années de suite, pareil pour la musique", détaille sa complice.
Une certitude, le couple en or du patinage français est loin d'avoir atteint tout son potentiel: "On est loin, loin du parfait, on peut s'améliorer sur tout", résume Gabriella Papadakis.
Ils pourront le faire sous le regard des champions olympiques 2010, les Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, qui, pour leur retour sur la glace après deux années de pause, seront leurs partenaires d'entraînement et peut-être leurs plus grands rivaux en compétition: "Cela fait un petit peu peur, mais cela sera enrichissant, inspirant, boostant", conclut-elle, confiante.