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© AFP/Franck Fife
Le bivouac du Dakar 2013 lors de la 7e étape entre Calama and Salta le 11 janvier 2013
Dans le "jardin de la République", la grosse oasis de San Miguel de Tucumàn, région de riches cultures au Nord-Ouest de l'Argentine, les concurrents du 34e Dakar reprennent un souffle brûlant (40° C à l'ombre), installés sur l'immense hippodrome en plein centre de la ville.
Pas de course hippique en ce dimanche d'été à Tucumàn. Les chevaux vapeurs ont pris la place des équidés, mais restent sagement dans leurs écuries improvisées sur les pelouses, pour la plupart complètement désossés.
Ce "jour de repos", pour les concurrents à la mi-temps du rallye, est le plus gros jour de travail pour les mécaniciens de toutes les nationalités qui s'emploient aux vérifications techniques et réparations mécaniques des engins qui ont souffert pendant 8 jours et plus de 4.000 km aux compteurs, sur les pistes du Pérou, Chili et Argentine.
Autour du bivouac organisation et concurrents interdit au public, c'est une grande "fête à Neu-Neu" -enfumée par les barbecues où grillent des tonnes de la meilleure viande du monde et des kilomètres de saucisses grosses comme le bras- qui s'est mise en place avec ses stands, ses vendeurs de gadgets et vêtements estampillés Dakar, dans les décibels de musique latino.
Avec ce campement installé en pleine ville, on est à des années lumière de la configuration "aventure" du rallye perdu dans les désert ou la pampa. L'ensemble ressemble plus au village des 24H du Mans qu'à un caravansérail au milieu de nulle part.
Dans le grand bâtiment officiel et climatisé de l'hippodrome, les champions sont là: Stephan Peterhansel (Mini) et Cyril Despres (KTM) échangent leurs impressions sur l'étape de la veille dont la "spéciale" auto a été interrompue sous les orages andins et un déluge d'eau.
"Deux heures avant toi, j'ai franchi ce rio. Il n'y avait que 30 cm d'eau..." dit Despres. "Suis passé in extremis sur un guet encore praticable, mais l'eau était montée de plus d'un mètre et déferlait", répond Peterhansel.
Le champion qatari, Nasser Al-Attiyah (Buggy), reste prudemment éloigné des deux hommes. Il est le grand bénéficiaire de la décision des commissaires de course qui lui ont attribué la veille le même temps que le Français, alors qu'il n'avait pas -comme la majorité des autres concurrents- franchi la ligne d'arrivée à 16H24, heure précise de la neutralisation de la "spéciale".
En vertu de la décision des commissaires de course et leur lecture -sinon à la lettre, du moins dans l'esprit- du règlement, il reste donc en 2e position au classement général, à 3 min du Français, et loin devant le 3e, le Sud-Africain Ginel De Villiers sur Toyota.
"Peter" se défend d'engager une polémique après cette décision officielle: "Nasser a eu de la chance. Si j'avait été à sa place, c'est moi qui en aurait profité..."
Mais d'ajouter à l'AFP: "Il avait tout de même 24 min de retard sur moi. Ca me contrarie un peu... Mais les commissaires, dit-il ingénument, ont peut-être voulu privilégier le suspense et permettre la poursuite de notre lutte mano a mano, jusqu'à la fin de la course".
A quoi, à quelques mètres de là, le Qatari -qui se défend d'avoir bénéficié d'un quelconque +avantage+- dit simplement à l'AFP: "Je suis là pour gagner et je vais m'y employer de toutes mes forces jusqu'à Santiago.
Le suspense reste donc effectivement entier et l'intérêt pour ce 34e Dakar, 5e du genre en Amérique Latine, préservé, ce dont les organisateurs, évidemment, se félicitent.