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Un vent imprévisible et plus d'une vingtaine de virages sur un circuit de 15,3 km tracé sur une presqu'île artificielle au large de Doha: voilà le parcours des Mondiaux-2016 de cyclisme sur route (9-16 octobre), qu'ont reconnu mardi les coureurs lors de la 2e étape du Tour du Qatar.
Inauguré lors de l'épreuve féminine la semaine dernière mais redessiné il y a quelques jours à peine, en raison notamment de travaux en plein coeur de Doha, le parcours des Championnats du monde (environ 250 km) prévoit pour l'instant, après 75 km de course, de s'achever sur un circuit de 11 tours situé sur The Pearl, au large des côtes de la capitale qatarie.
Projet pharaonique inauguré en 2009, "La Perle", un archipel d'îles artificielles qui abrite hôtels luxueux, marinas et de nombreux expatriés sur une superficie de 4 millions de mètres carrés, n'a laissé personne de marbre pas même les coureurs les plus chevronnés.
"C'est comme un critérium", a déclaré Alexander Kristoff à l'issue de sa victoire d'étape tandis que Marc Cavendish a retenu le "vent qui venait de toutes les directions".
"Jouer sur le vent" telle était la volonté de John Lelangue, en charge de l'organisation des Mondiaux-2016 au Qatar, lorsqu'il a conçu le tracé, pour rendre une course, promise sur le papier aux sprinteurs, "attractive et technique".
Avec les appels d'air incessants entre les "gratte-ciels" et la partie directement exposée au vent à l'extrémité de la presqu'île, difficile pour les coureurs de pouvoir s'abriter, "même s'il n'y a pas de long bouts droit pour faire un coup de bordure", explique à l'AFP l'ancien directeur sportif de l'équipe BMC.
-'Il risque d'y avoir beaucoup de chutes'-
Concernant la chaleur et le climat désertique, "ce ne sera pas un problème" selon lui. "Il fera plus chaud forcément qu'en Europe à la même période de l'année mais cela ne va pas être intenable", tient-il à rassurer alors que des températures de 34-35 degrés en moyenne sont prévues à l'automne.
Les autres difficultés majeures résident davantage dans les multiples rond-points et incessants changements de direction qui rendent le parcours sinueux et exigeant.
"Dans un championnat du monde avec près de 200 coureurs, et une course assez tendue, il risque d'y avoir beaucoup de chutes", pronostique le champion de France Steven Tronet pour qui "le placement sera primordial".
"Quand cela va rouler à haute densité, cela sera très nerveux, car on a toujours l'impression d'être dans un virage", témoigne de son côté à l'AFP l'expérimenté coureur d'AG2R La Mondiale, Sébastien Minard au sujet de ce circuit "assez spécial".
Sur le final des Mondiaux, testé lors du deuxième sprint intermédiaire de l'étape, "on a voulu préserver une belle approche de sprint sans danger dans le dernier kilomètre, sans aucun virage et en léger faux plat montant dans les derniers mètres", précise John Lelangue.
Attention toutefois au vent de trois-quarts face qui souffle juste avant la ligne d'arrivée, située sur un pont faisant face à un majestueux hôtel. Les bourrasques vont contraindre les coureurs à déployer leur effort sur le gauche de la route.
Ni Cavendish ni Kristoff ne se sont toutefois risqués à le tenter le sprint intermédiaire. Pour ne pas donner le moindre indice aux rivaux n'ayant pas fait le déplacement dans l'émirat ?