Happy Birthday : |
© AFP/KENZO TRIBOUILLARD
Le Belge Tom Boonen lors de Paris-Roubaix, le 10 avril 2016
Les sprinters se disputent dimanche le maillot arc-en-ciel de champion du monde, dans la chaleur de Doha, au Qatar, où les Français disposent de deux cartes majeures, Nacer Bouhanni et Arnaud Démare, au départ des 257 kilomètres pour succéder au Slovaque Peter Sagan.
UNE COURSE ORIGINALE.
"Ce sera la course la plus pénible de l'année", annonce Tom Boonen, le Belge qui rêve de s'offrir à un jour d'écart un cadeau d'anniversaire (pour ses 36 ans). "Ce ne sera pas un sprint massif comme dans le Tour ou d'autres courses. Ici, il faudra rouler. Je ne pense pas que tous les sprinteurs seront à l'arrivée".
Avant le circuit final tracé sur l'île aussi artificielle que luxueuse The Pearl, une longue boucle de quelque 151 kilomètres est prévue au nord de Doha. "Si on crée des bordures, si on durcit la course et qu'on sépare le peloton en plusieurs groupes, tous ne pourront pas revenir avant le circuit", explique Boonen.
Vainqueur de... 22 étapes du Tour du Qatar, le champion du monde 2005 connaît par coeur les pièges spécifiques des courses organisées dans ce très riche Etat qui accueille les plus grandes compétitions sportives (Coupe du monde de football en 2022). Principalement le vent du désert, qui charrie le sable et favorise les crevaisons, et plus encore la chaleur, environ 35-36 degrés annoncés pour dimanche.
© AFP/SEBASTIEN BOZON
Nacer Bouhanni avant le départ des Championnats de France de cyclisme sur route à Vesoul, le 26 juin 2016
Pour s'adapter à ces conditions extrêmes, les choix ont différé. L'Allemand André Greipel est arrivé tôt. Son compatriote Marcel Kittel a participé au contre-la-montre par équipes dimanche dernier, tout comme le Norvégien Alexander Kristoff. Les Français ont opté pour une acclimatation plus tardive, Peter Sagan aussi.
Le Slovaque affirme être "un peu moins performant quand il fait très chaud". Mais il reste l'un des candidats les plus crédibles au titre, bien qu'il soit désavantagé par la formule des sélections nationales (trois coureurs pour la Slovaquie, neuf pour les nations fortes).
MAIS UN SPRINT PRÉVISIBLE.
"Des championnats du monde pour sprinters, il n'y en a pas beaucoup", rappelle Bouhanni. Le dernier date de 2011, quand le Britannique Mark Cavendish avait gagné à Copenhague, en haut d'une petite côte (Greipel 3e).
Placé à égalité avec Démare, son rival naturel, Bouhanni dispose de trois de ses équipiers habituels au sein de la sélection nationale. "On est l'une des meilleures nations pour emmener les sprints", estime-t-il.
Le champion olympique, Greg Van Avermaet, confirme implicitement. Interrogé sur les adversaires principaux, le Belge répond: "La France, Cavendish et Greipel."
Les Bleus ont leurs chances, sensiblement plus que les années précédentes. Mais rien n'est assuré dans un sprint où la moindre bousculade, le moindre écart de trajectoire, sont lourds de conséquences. "Greipel n'a pas de train, il va forcément prendre les roues des autres coureurs. Mais il est capable d'être champion du monde comme ça", estime Démare, qui avait été sacré à Copenhague, dans la catégorie espoirs.
Le Picard espère "une course usante qui puisse fatiguer mes adversaires". Il sait être en grande forme. A Paris-Tours, dimanche dernier, il n'a été devancé que par Fernando Gaviria, sorti de son registre de sprinter pour s'isoler aux 600 mètres.
Dans une course que les finisseurs (Van Avermaet, Boasson Hagen, Terpstra, Navardauskas, Stybar) espèrent dynamiter avant le dernier kilomètre, Gaviria, surnommé le "missile", pourrait devenir le premier Colombien vainqueur de ce championnat depuis la première édition en 1927.
Le jeune Colombien (22 ans) est l'un des hommes à surveiller de près. Au même titre que les membres du premier cercle du sprint (Cavendish, Kittel, Greipel, Sagan, Bouhanni, Démare). Sans que les chances des autres (Groenewegen, Matthews, Ewan, Viviani, Nizzolo, McLay, S. Bennett, Nielsen, D. Van Poppel) soient pour autant dérisoires. "Dans un championnat du monde, rappelle Démare, il faut se méfier de tout le monde".