Happy Birthday : |
Arnaud Démare a fait honneur douze mois durant au maillot tricolore, malgré un début d'année 2015 difficile au niveau des résultats, et il vendra chèrement ce qu'il considère comme sa seconde peau, dimanche, sur le circuit vendéen de Chantonnay, terre d'accueil des championnats de France.
Démare a porté pour la dernière fois cette saison son maillot de champion de France lors de la présentation des équipes vendredi soir.
"Profites-en", lui a lâché son directeur sportif à la FDJ.fr, Marc Madiot.
En profiter, c'est bien ce que le sprinter a fait, conscient qu'il lui sera très difficile de prolonger son bail tricolore sur un circuit pas vraiment à l'avantage des sprinteurs.
Porter un maillot distinctif, c'est une "fierté" mais cela peut aussi être "pénalisant". Démare l'a constaté en ne signant "que" huit succès ces douze derniers mois. Question de marquage ? "On me reconnaît plus facilement", plaisante le coureur de 23 ans.
Cette saison, il a dû attendre le 29 mai et la troisième étape du Tour de Belgique pour lever les bras...
Le natif de Beauvais n'a pas été épargné par la guigne et les pépins mécaniques au printemps, alors qu'il se sentait "très en forme".
"A Paris-Roubaix ou sur le Tour des Flandres, je n'ai pas pu m'exprimer comme je voulais. Et pourtant, j'étais très fort. Cette période est ma plus grande déception avec ce maillot", se rappelle-t-il.
- Un bel ambassadeur -
Une déception atténuée par un succès de prestige au Tour de Belgique, devant Tom Boonen.
"C'était lors d'une étape en forme de mini-Tour des Flandres. Et j'y bats la star locale, spécialiste des monts et pavés. Une victoire qui me donne beaucoup d'espoir", poursuit-il.
Il n'y a pas que sur le vélo qu'Arnaud Démare a fait honneur à son statut de porte-drapeau du cyclisme français. Sourire permanent, vraie complicité avec les fans, le Picard aura été un bel ambassadeur, "VRP" de luxe de son sport.
"Je garde un souvenir ému de mon Tour de France, même si j'ai vraiment souffert après ma chute dans l'étape des pavés. J'ai parfois eu les larmes aux yeux", raconte Démare, qui reconnaît qu'il "aura un coup de blues dimanche soir" s'il devait perdre son titre.
Mais cette année tricolore aura permis de renforcer le statut de Démare, l'un des leaders de cette génération dorée du cyclisme français.
Le garçon se sent très concerné. Il y a quelques jours, il a tourné une séries de clips pour une campagne "sécurité vélo" visant à promouvoir la sécurité routière et la bonne entente entre cyclistes et automobilistes, à l'initiative de l'UNCP (Union nationale des cyclistes professionnels).
Ces clips devraient être diffusés à la télévision lors du Tour de France, pour rappeler que chaque année en France 150 cyclistes trouvent la mort sur les routes.
"Quand on me l'a proposé, je n'ai pas hésité une seconde, assure Démare. Mon père part chaque matin au travail à vélo. Quand j'étais enfant, je frissonnais à l'idée qu'il puisse lui arriver quelque chose. Il faut sans cesse rappeler que les cyclistes sont vulnérables. Cela fait partie de mon rôle de personnage public".
Une question d'honneur pour le champion, une nouvelle fois.