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Steven Tronet (Auber 93), discret jusque dans la dernière ligne droite, a réussi "le sprint de (sa) vie" pour coiffer à la surprise générale le titre de champion de France sur route, qui semblait promis à Nacer Bouhanni, victime d'une chute dimanche à Chantonnay et très incertain pour le Tour.
Le coureur de Cofidis, grand favori au moment de passer la flamme rouge, a chuté après une vague provoquée par Anthony Roux, son ancien équipier chez FDJ.fr, deuxième sur la ligne mais déclassé ensuite par le jury des commissaires, au profit de Tony Gallopin, 2e, et Sylvain Chavanel, 3e.
La course, sous un chaud soleil, a été contrôlée par l'équipe Cofidis de Bouhanni qui a condamné l'échappée majeure (avec Voeckler, Barguil et Bardet notamment) à moins de 6 kilomètres de l'arrivée.
Un groupe d'une quinzaine de coureurs s'est disputé la victoire au bout des 247,4 kilomètres. Avec, pour finir, le coup de théâtre de la chute de Bouhanni et la victoire inattendue de Tronet.
"J'ai fait le mort pour que Bouhanni fasse le plus d'efforts possible. Aux 600-700 mètres, j'ai pris la roue de Gallopin et j'ai fait mon sprint", a expliqué Tronet (28 ans), submergé par l'émotion.
Dans une course usante, de par la répétition des trois côtes d'un tracé de 14,7 km parcouru à dix-sept reprises, les ténors (Gallopin, Voeckler, Bargil, Alaphilippe, ...) se sont montrés aux avant-postes.
- Inspiré par Guimard -
C'est pourtant un coureur de niveau "continental" (la 3e division) qui leur a fait la nique, dans la chaleur étouffante (31 degrés) de la Vendée.
"Je m'en savais capable depuis ma victoire d'étape à la Route du Sud la semaine passée", a prétendu Tronet. Depuis quinze jours, je ne pensais plus qu'à ces championnats de France", a ajouté le natif de Calais sans vraiment évoquer le sort malheureux de Bouhanni.
"J'étais devant quand la chute s'est produite. C'est le vélo", a-t-il déclaré.
Professionnel depuis 2007, le Nordiste, qui a toujours couru pour des équipes de niveau continental, n'a jamais eu accès au Tour de France. De quoi savourer son nouveau statut: "C'est ma récompense. Cela fait des années que je galère".
Le coureur formé par Cyril Guimard à Roubaix --"Je lui dois mon sens de la course", dit Tronet--, est un "acharné" selon son manager actuel chez Auber 83, Stéphane Javalet.
"Steven, il vit à 100% pour le vélo, c'est un passionné. Il est aujourd'hui à maturité après sa 8e saison chez les pros", a-t-il expliqué. C'est notre capitaine de route. On croyait en lui et tout s'est déroulé comme nous l'avions espéré".
- Bouhanni "sûrement forfait" pour le Tour -
Un titre de champion de France, voilà qui pourrait désormais modifier la suite de la carrière d'un coureur désormais ouvert à d'autres horizons.
"Ce titre, je l'espère, va changer ma vie professionnelle. Je suis à prêt à entendre toutes les propositions car je rêve de grandes courses pour progresser. Avis aux amateurs !", a-t-il lâché dans l'euphorie de sa victoire.
Une euphorie qui contrastait avec les grimaces de mise chez Cofidis, où dominait une légitime déception.
"Nous sommes punis par un évènement navrant et déplorable", pestait le manager Yvon Sanquer, tandis que le coureur annonçait moins de deux heures après la course, sur le réseau social Twitter, être "sûrement forfait pour le Tour".
D'après son message, le coureur recruté à grands frais l'hiver dernier chez FDJ.fr souffre d'une "côte fêlée ou cassée".
Chez Cofidis, on espérait dimanche soir que des examens médicaux approfondis viendraient démentir ce pronostic pessimiste.