Happy Birthday : |
© AFP/THIERRY ZOCCOLAN
Les trois-quarts britanniques de Clermont David Strettle (g) et Nick Abendanon, le 17 septembre 2016 à Marcel-Michelin face à Bordeaux-Bègles
"Le Clermont des bons jours est meilleur que les Saracens des bons jours", affirme mardi David Strettle, l'ailier anglais du club auvergnat, avant des retrouvailles avec les Londoniens qu'il devra aborder en laissant ses émotions au vestiaire, samedi en finale de la Coupe d'Europe.
Q: Comment appréhendez-vous ce match face à vos anciens coéquipiers?
R: "Je leur parle encore aujourd'hui, donc ce sera très étrange. Mais j'ai déjà connu ça en quittant les Harlequins pour rejoindre les Saracens (en 2010). Je ne vais peut-être pas leurs envoyer des SMS avant le match mais nous sommes évidemment encore amis."
Q: Que pensez-vous de cette équipe, montée en puissance depuis votre départ en 2015 ?
R: "L'année après mon arrivée, on a gagné le championnat d'Angleterre. Nous sommes ensuite devenus un petit peu meilleurs chaque année et cette dynamique a perduré après mon départ. Ils sont pour moi l'équipe N.1 en Europe. Leur jeu est très structuré, les joueurs savent précisément ce qu'ils ont à faire sur le terrain. Les joueurs clés sont tous très jeunes: il y a Billy Vunipola, Owen Farrell, Maro Itoje, Alex Goode, George Kruis, Jamie George. Ce sont les mêmes aujourd'hui qu'il y a 2-4 ans, mais ils ont désormais l'expérience des grands matches en jouant pour le XV de la Rose ou les Lions".
Q: Cette année, Clermont est clairement en position d'outsider...
R: "Pour moi, cela n'a pas d'importance. Mais pour les joueurs qui sont là depuis de nombreuses années, ce sera la première finale où ils ne partent pas favoris. Cela peut être bénéfique pour nous en tant qu'équipe, sans cette pression".
Q: Comment Clermont peut-elle les battre, vous qui les connaissez bien ?
R: "L'émotion ne doit pas vous affecter, car si vous jouez avec vos émotions, vous prenez les mauvaises décisions, et ceci pourrait jouer en faveur des Saracens. Ce sera un match intense pendant 80 minutes. Si vous jouez 10-15 minutes en dessous, ils seront là pour en profiter et marquer. Mais le Clermont des bons jours est meilleur que le Saracens des bons jours. Si on en est conscient et qu'on joue bien, alors on peut l'emporter".
Q: Pourquoi aviez-vous finalement rejoint Clermont ?
R : "J'aimais les Saracens et je ne voulais pas les quitter. Je ne suis pas parti parce que je n'étais pas heureux mais j'ai eu cette opportunité. J'ai aimé l'idée. Si j'étais resté, je n'aurais pas été triste mais lorsqu'à la retraite j'aurais regardé ma carrière, je me serais toujours demandé ce qui ce serait passé si j'avais accepté. Je ne suis pas parti seulement pour le rugby, je voulais vivre une nouvelle expérience. Je l'ai fait et j'en suis ravi".
Q: Vous avez en même temps fait une croix sur la sélection anglaise...
R: "Oui, il y a deux ans avant de quitter les Saracens, je jouais très bien mais je n'avais pas été choisi. J'étais toujours sur le point de l'être pour finalement n'être pas pris. Si j'étais resté en Angleterre, je ne pense pas que j'aurai été sélectionné".
Q: Vous avez rejoint votre compatriote et ami Nick Abendanon. Cela a joué?
R : "Oui, j'ai appelé Nick. Ma fiancée et moi avons déjeuné à Clermont avec lui et sa femme, qui étaient passés exactement par ce que nous apprêtions à faire. Je ne parle pas seulement de rugby. Ma fiancée Phoebe avait un bon travail dans les assurances à Londres. C'était une bonne chose pour elle de parler avec la femme de Nick. Ca m'a conforté dans ma décision".
Q: Et maintenant?
R: "C'est génial. Quand on a un jour de repos, avec notre bébé, on se balade dans la région. On va au lac d'Aydat ou au lac Pavin, au château de Murol. Lors d'un week-end de repos, nous sommes allés à Lyon, Bordeaux Sainte-Maxime... Je veux visiter le pays dans lequel je vis. On explore, nous adorons ça. Nick (Abendanon) m'appelle Dora, comme le dessin animé +Dora l'exploratrice+!"