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© AFP/Vanderlei Almeida
Vue aérienne du stade Maracana de Rio de Janeiro refait à neuf et avec son toit achevé le 10 mai 2013
Malgré des retards en cascade qui ont mis les nerfs de la Fifa à vif, les six stades de la Coupe des Confédérations seront finalement prêts, in extremis, pour le début le 15 juin du tournoi des champions des cinq continents, répétition générale du Mondial-2014 au Brésil.
Le géant sud-américain a donc assuré l'essentiel pour ce premier volet de la trilogie inédite qui se poursuivra avec la Coupe du monde en 2014 et les jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016.
Mais le Brésil devra passer à la vitesse supérieure s'il veut gagner son pari: convertir ces grands événements en vitrine mondiale de son nouveau rayonnement économique et politique.
Les couacs accumulés augurent mal de sa capacité à boucler un titanesque plan d'infrastructures, dont la plupart des chantiers sont déjà hors calendrier: modernisation d'aéroports obsolètes et saturés, capacité hôtelière, voies rapides...
Test miniature du Mondial-2014, la Coupe des Confédérations, qui se jouera du 15 au 30 juin à Rio, Brasilia, Salvador de Bahia, Recife, Fortaleza et Belo Horizonte, présente une affiche alléchante.
Pour la première fois, elle confrontera quatre anciens champions du Monde: Espagne, Brésil, Italie et Uruguay, avec en outsiders Mexique, Nigeria, Japon... et les amateurs de Tahiti.
© AFP/Christophe Simon
L'intérieur du stade Maracana de Rio de Janeiro lors d'un match test organisé le 27 avril 2013 à l'issue de deux ans et demi de travaux
Seuls deux des six stades, ceux de Belo Horizonte et Fortaleza, ont été terminés en décembre, dans le délai imparti par la Fifa.
Ceux de Salvador, Recife et le mythique Maracana de Rio ont attendu avril. A Brasilia, il ne sera inauguré que le 18 mai !
La remise à neuf du Maracana pendant deux ans et demi est symptomatique des maux du Brésil: elle a coûté 560 millions de dollars (430 millions d'euros), presque le double du devis initial.
"Fifa samba"
Après avoir exhorté le Brésil à se donner "un coup de pied aux fesses" en 2012, le secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke, a assuré s'être adapté à "l'organisation tropicale", et avec lui "une Fifa samba, plus flexible."
Il prévoit "une Coupe des Confédérations (...) fantastique", même si tout ne sera pas prêt à 100%.
En revanche, a-t-il averti, "la date limite pour la livraison des stades de la Coupe du monde est décembre 2013 et nous ne ferons aucun compromis".
© AFP/Fabrice Coffrini
Le secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke en conférence de presse le 19 mars 2013 à Zurich (Suisse)
Pendant la Coupe des Confédérations, 350.000 fans brésiliens et étrangers suivront leurs équipes à travers ce pays grand comme l'Europe occidentale.
Pour le Mondial, les seuls supporteurs étrangers seront environ 600.000, dans 12 villes au lieu de six.
Or la capacité hôtelière n'augmente pas assez vite. Et l'Office national du tourisme Embratur appelle à modérer les prix abusifs des hôtels pendant les deux tournois, plus chers selon lui que ceux de Paris, Londres ou New-York...
Mais le "grand problème du Brésil, c'est la qualité de ses aéroports", débordés même en temps normal, a reconnu en avril le représentant du gouvernement au sein du Comité organisateur du Mondial, Luis Fernandes.
"Leur plan de modernisation s'étend jusqu'à 2018, mais pour 2014, ils fonctionneront déjà bien", a-t-il assuré.
Quelque 27 terminaux secondaires ont été mobilisés pour la Coupe des Confédérations. La capacité de parking des avions a été augmentée de 140%, le nombre d'employés de 77%.
Suffisant ? "J'en doute. Le seul fait de ne pas pouvoir acheter au Brésil un vol domestique avec une carte de crédit internationale complique tout", souligne Christopher Gaffney, expert en urbanisme qui étudie l'impact du Mondial et des JO.
Pressés par le gouvernement, les opérateurs de téléphonie mobile ont commencé à implanter le réseau 4G dans les villes hôtes, mais seuls quelques happy few y auront accès. Le réseau 3G fonctionne lui toujours très mal.
Au chapitre sécurité, 3.000 policiers, 5.000 militaires et 2.000 agents privés veilleront sur la Coupe des Confédérations et le Mondial. Le plan a été renforcé après le récent attentat contre le marathon de Boston.
La reprise des favelas de Rio aux trafiquants se poursuit, avec des rechutes: fusillades dans des zones "pacifiées", viol à retentissement international d'une jeune Américaine dans un minibus à Copacabana.
"Le legs de la Coupe ne sera pas celui espéré, reconnaît José Roberto Bernarsconi, président du Syndicat national de l'architecture et de l'ingénierie. Mais le Brésil s'est mis en marche et l'essentiel est que ces travaux seront prêts un jour, car ils vont au-delà des événements, ils sont faits pour les Brésiliens".