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© AFP/Evaristo Sa
Vue générale du stade national de Brasilia, le 6 juin 2013
A un an jour pour jour du coup d'envoi de "sa" Coupe du monde, le Brésil se livre aux derniers préparatifs pour la répétition générale qu'est la Coupe des Confédérations, qui débute samedi et s'achève le 30 juin, non sans quelques contretemps.
Symboliquement, une horloge conçue par Oscar Niemeyer, le célèbre architecte et designer brésilien décédé en décembre 2012, a été dévoilée mercredi matin sur la plage de Copacabana, afin de lancer le compte à rebours à un an du Mondial, le second seulement organisé dans le pays du "futebol" après celui de 1950.
Du beau monde était présent à l'événement: le "Roi" Pelé, vainqueur de trois Coupes du monde avec la Seleçao (1958, 1962 et 1970) et officieusement considéré comme le meilleur joueur de tous les temps, le ministre des Sports Aldo Rebelo et le secrétaire général de la Fédération internationale (Fifa), Jérôme Valcke.
Ce dernier représentait lundi son président Joseph Blatter, fait citoyen d'honneur de la ville de Sao Paulo. Et il a pu mesurer à quel point le tournoi s'enracine bien dans le pays, avec son lot de contrariétés locales: le Français a été hué au conseil municipal de la mégapole brésilienne par des responsables communautaires du quartier où se construit le stade Arena Corinthians, qui doit accueillir le match d'ouverture du Mondial-2014. Motif de leur colère, selon le journal Estado de Sao Paulo: des billets d'entrée trop chers, et les expropriations pour construire les voies d'accès.
Plus largement, de violentes manifestations ont éclaté ces derniers jours contre la hausse du prix des transports publics. Après une première flambée jeudi dernier à Sao Paulo (50 personnes blessées, 15 interpellées), un rassemblement a été dispersé lundi soir à Rio, avec une trentaine de personnes interpellées, relâchées mardi. Les échauffourées ont recommencé mardi soir à Sao Paulo, et dix personnes étaient toujours en garde à vue mercredi pour avoir détruit un poste de police, notamment.
La question sécuritaire est une priorité pour les autorités publiques, qui comptent activer pour la Coupe des Confédérations un dispositif spécial dans les six villes hôtes (Brasilia, Rio, Recife, Fortaleza, Salvador de Bahia et Belo Horizonte). Quelque 350.000 supporteurs brésiliens et étrangers sont attendus dans ces cités.
© AFP/Nelson Almeida
Des étudiants protestent contre l'augmentation du prix des transports, le 11 juin 2013 à Sao Paulo
Autre sujet de préoccupation, les infrastructures. "Les stades et les infrastructures nous inquiètent un peu, a avancé Pelé mardi à l'agence allemande SID. Le gouvernement brésilien voit maintenant qu'il est intervenu trop tard et qu'il y a des difficultés financières. Mais les problèmes sont résolus peu à peu et tout rentre dans un cadre normal."
Le match amical Brésil-Angleterre (2-2) le 2 juin dans le mythique stade du Maracana, rénové pour l'occasion, avait failli être annulé, pour des inquiétudes liées à des questions de sécurité. Deux seulement des six stades avaient été livrés dans les temps, et ceux de Belo Horizonte et Salvador ont révélé certaines malfaçons. Mais les stades "sont prêts", a assuré "Sepp" Blatter mercredi dans une vidéo sur fifa.com.
Pelé s'est dit encore plus préoccupé par "les transports". De fait, les aéroports sont vite saturés, les routes souvent en mauvais état et les embouteillages fréquents.
M. Blatter a listé les "points spécifiques" à observer, "le transport des spectateurs et des équipes, les contrôles de sécurité, la billetterie, les hôtels". "C'est la coupe des champions mais c'est aussi une bonne répétition pour nous", a-t-il souligné.
"Nous avons trois grands événements: la Coupe des Confédérations (15-30 juin), la Coupe du monde (12 juin-13 juillet 2014) et les jeux Olympiques (2016), a aussi rappelé Pelé. C'est une grande chance de montrer que le Brésil est capable d'organiser cela et de respecter ses engagements". Le géant sud-américain, devenu 7e économie mondiale, jouera une partie de son image, au-delà du cliché carte postale, à partir de samedi.
La Coupe des Confédérations elle-même ne suscite pas un engouement visible, mais 688.340 billets avaient été vendus mardi, selon la Fifa, qui en a remis 145.000 en vente. Les matches concernant l'Espagne ou l'Italie, et a fortiori le Brésil, trouvent preneur. Les rencontres Nigeria-Tahiti (plus de 35.000 billets restant à vendre) ou Uruguay-Tahiti (près de 20.000), beaucoup moins.