Happy Birthday : |
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Le président du club d'Avranches Gilbert Guérin, lors d'un entraînement le 3 avril 2017
"Rêvons éveillés!": à 65 ans, Gilbert Guérin va vivre l'apogée de ses 27 années de présidence du club d'Avranches (National), avec un quart de finale de prestige contre le Paris SG en Coupe de France, mercredi à Caen (21h00).
Le slogan fièrement affiché sur le bus de l'équipe fait forcément écho à celui du club parisien "Rêvons plus grand" et ses mégastars Edinson Cavani, Julian Draxler ou Angel Di Maria, qui rêvent de Ligue des champions quand les Normands pensent Coupe de France.
"Je me rappelle les années où je faisais du vélo le dimanche matin avant Téléfoot. Je voyais les gars qui gagnaient et qui passaient à la télé. Je me disais +Ça ne nous arrivera jamais et pourtant on se donne autant de mal qu'eux!+. J'avais un brin de jalousie. Et finalement on a réussi à le faire", raconte-il les yeux brillants, en se remémorant les glorieuses épopées des petits clubs en Coupe.
La présence d'Avranches à ce stade de la compétition n'a cependant rien d'une anomalie, estime cet hyperactif qui, outre ses responsabilités sportives, a dirigé une entreprise de peinture fondée à 20 ans et été élu local pendant 25 ans.
"En onze ans, on a atteint neuf fois les 32es de finale", rappelle-t-il. Une régularité qui permet au club de se construire petit à petit. L'argent récolté lors du premier 32e de finale, contre Sochaux (1-2) alors en première division en 1991, avait ainsi financé la construction du club-house.
Le club a vendu 16.000 billets pour le quart de finale, même si à en croire le président Guérin, "si on avait eu le double de billets, ils se seraient vendus". Cette petite entreprise de 36 salariés va donc voir son "chiffre d'affaires" passer de 2 à 3 millions d'euros, qui serviront notamment à agrandir la capacité du petit stade René-Fenouillère (2.000 places).
- "On fait du Le Graët" -
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L'entraîneur du clud d'Avranches Damien Ott s'adresse à ses joueurs, lors d'un entraînement le 3 avril 2017
"On est le plus petit bled de National (alors), on fait du Le Graët: on investit nous-même", lance-t-il, en référence au passage à la présidence de Guingamp de Noël Le Graët (1972-1991 et 2002-2011), l'actuel président de la Fédération française de football depuis 2011.
"C'est nous qui serons moteur de la construction des tribunes modulaires, on a fait l'appel d'offres", explique-t-il.
"Je dis souvent qu'on est capable de faire comme Guingamp. Mais la différence de taille, c'est le président, parce que c'est un génie Le Graët, c'est mon modèle."
Réputé localement pour sa formation - champion de France des lycées, et champion de France des sections sports-études cette année - le développement du club est freiné par la proximité géographique de Caen (100 km) et Rennes (80 km), pensionnaires de L1.
"On se fait prêter des joueurs par Caen, Le Havre, Dijon, Metz, Lorient, Stoke City...", admet le président, y voyant "une force et une faiblesse".
L'improbable exploit contre le PSG est attendu par toute la ville. "Ils nous disent tous +Il faut les battre, hein! Moi, j'y crois+", rigole Gilbert Guérin.
Et peu importe si le maintien en National n'est pas encore acquis.
"Je préfèrerais descendre et être en finale (de la Coupe). Ce serait mon bâton de maréchal", avance le dirigeant, un brin provocateur.
L'aventure en Coupe de France a tout de même coûté en énergie: à trois points de la 3e place en janvier avant le 32es de finale, il se retrouve à 12 points du podium avec seulement un point d'avance sur la relégation;
"Vivement Paris, qu'ils nous écrasent 1-0 et on sera pas mécontent", conclut-il.