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L'équipe de France de Coupe Davis lors de la demi-finale face à la Croatie, le 16 septembre 2016 à Zadar
En quête d'une dixième Coupe Davis depuis quinze ans, la France semblait avoir mis toutes les chances de son côté en rappelant le charismatique Yannick Noah au poste de capitaine, mais le Saladier d'Argent continue de lui échapper. Que faudrait-il pour mettre fin à la traversé du désert?
. L'UNION SACRÉE
Le prestige, le charisme et l'autorité de Noah étaient censés provoquer automatiquement la communion des énergies autour du but suprême. C'est raté. Le forfait de dernière minute de Gaël Monfils, à cause d'une mystérieuse blessure au genou, a marqué les limites des pouvoirs du capitaine, qui ne sont pas ceux d'un dictateur, d'un gourou ou d'un magicien. Comme tous ses prédécesseurs, Noah doit composer avec les objectifs individuels de ses joueurs, pas toujours compatibles avec la cause nationale. "Je n'ai peut-être pas su trouver les mots", a reconnu Noah. Monfils, en course pour une première qualification au Masters, était-il sérieusement blessé au genou ou pas? Même le capitaine a avoué qu'il n'en savait rien. En tout cas, après la défaite, il a été contraint de répéter que pour poursuivre l'aventure, il attendait que "tout le monde adhère" à sa méthode. Soit exactement le discours qu'il avait tenu il y a un an avant d'accepter le poste.
. UN CADOR
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Le capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis Yannick Noah lors de la demi-finale face à la Croatie, le 18 septembre 2016 à Zadar
La Fédération internationale vend son épreuve comme la "Coupe du monde du tennis", mais contrairement à celle du football, on peut la gagner avec un seul joueur, pourvu qu'il soit extrêmement fort. C'est comme cela que la Serbie de Novak Djokovic et la Grande-Bretagne d'Andy Murray l'ont emporté récemment (les deux en battant la France au passage). Comme ça aussi que la Croatie de Marin Cilic a éliminé les Bleus ce week-end à Zadar. Or, la France possède beaucoup de très bons joueurs -quatre dans vingt meilleurs mondiaux, Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et Lucas Pouille, soit plus que n'importe quel autre pays- mais aucun champion capable de gagner à coup sûr les deux points du simple et d'être décisif aussi en double, comme Cilic samedi aux côtés d'Ivan Dodig. On objectera que les Bleus n'ont jamais eu un tel joueur et qu'ils ont pourtant gagné la Coupe Davis, les trois dernières fois en 1991, 1996 et 2001. Et l'on en revient au point précédent. "C'est parce qu'on avait un état d'esprit, qu'on faisait corps. Il faut travailler beaucoup pour l'équipe, faire des sacrifices", a dit le capitaine, enthousiasmé par ailleurs par l'attitude des présents à Zadar.
. UN DOUBLE INCONTESTABLE
Quand deux simples sont pratiquement perdu d'avance à cause de la classe du N.1 adverse, la seule chance de s'en sortir est de remporter le double. La France a la meilleure équipe du circuit ATP puisque Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert sont N.1 et N.2 au classement mondial. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ait la meilleure paire de la planète. Aucun des vingt meilleurs mondiaux en simple ne se consacre pleinement au double en tournois, mais lorsque l'un deux entre en piste en Coupe Davis, il fait souvent la différence contre les spécialistes. C'est ce qui s'est passé à Zadar avec Marin Cilic, associé à Ivan Dodig. C'est aussi ce qui s'était produit l'an passé en quart de finale avec Andy Murray aux côtés de son frère Jamie. Spécialistes ou généralistes? Noah a essayé les deux formules (c'est Tsonga qui avait perdu aux côtés de Mahut à Londres l'an passé), mais la question n'est pas tranchée.