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© AFP/Larry French
Le cheikh koweïtien Ahmad al-Fahad al-Sabah, le 30 octobre 2015 à Washington
Le cheikh koweïtien Ahmad al-Fahad al-Sabah, membre influent à la fois de la Fédération internationale de football (Fifa) et du Comité international olympique (CIO), a annoncé dimanche sa démission du Conseil de la Fifa afin de se défendre dans une affaire de corruption.
Le cheikh Al-Sabah, "dans l'intérêt" de la Fifa et de la Confédération asiatique de football (AFC), a décidé de démissionner du Conseil de la Fifa, le gouvernement du football mondial pour lequel il comptait briguer un nouveau mandat, et de ses mandats au sein de l'AFC, a-t-il annoncé dans un communiqué transmis à l'AFP.
Le Koweïtien est mis en cause pour un paiement supposé illégal à Richard Lai, président de la Fédération de Guam, qui a plaidé coupable devant une juge fédérale new-yorkaise d'accusations de corruption et de dissimulation de comptes bancaires à l'étranger.
Le cheikh Al-Sabah nie "vigoureusement tout acte répréhensible" et va collaborer avec "les autorités compétentes" pour "réfuter ces accusations surprenantes".
Dans un communiqué, le président de la Fifa, Gianni Infantino, indique avoir "pris note de la décision du cheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah".
"Je veux le remercier d'avoir pris cette décision qui n'a certainement pas été facile à prendre mais qui est dans l'intérêt de la Fifa", a ajouté M. Infantino.
L'acte d'accusation de la justice américaine contre Richard Lai, que l'AFP s'est procuré, mentionne "plusieurs co-conspirateurs, responsables dans le football ou dans d'autres sports, dont la justice américaine possède les noms".
- 'Co-conspirateur N.2' -
Sans le nommer, la justice américaine présente le "co-conspirateur N.2" comme un "responsable de haut-rang de la Fifa, de la Fédération de football du Koweït et du Conseil olympique asiatique (OCA)", autant d'éléments qui semblent désigner le cheikh Al-Sabah, lequel préside l'OCA.
Ancien secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ancien ministre du pétrole du Koweït, le cheikh Al-Sabah, membre du CIO depuis 1992, est également président de l'Association des comités nationaux olympiques (ACNO), dont le siège se trouve à Lausanne (Suisse).
A ce titre, il est considéré comme étant l'un des membres les plus influents du mouvement olympique.
Il avait également été membre de la commission des réformes de la Fifa, créée après le déclenchement de la vaste crise de corruption qui a secoué l'instance mondiale du football. Parmi les membres de cette commission figurait Gianni Infantino, alors secrétaire général de l'UEFA devenu en février 2016 président de la Fifa.
M. Lai, qui a plaidé coupable, a reconnu avoir reçu quelque 850.000 dollars de pots-de-vin entre 2009 et 2014 de certains responsables de la Confédération asiatique de football, moyennant un engagement à faire avancer leurs intérêts - y compris en les aidant à identifier d'autres responsables de la Confédération auxquels ont été versés des pots-de-vin.
Il a aussi reconnu avoir touché 100.000 dollars de pots-de-vin en 2011 pour soutenir l'un des responsables de la confédération qui briguait alors la présidence de la Fifa, indique le bureau du procureur, sans préciser quel était ce responsable. Il s'agirait de Mohammed Bin Hammam, candidat à la présidence de la Fifa en 2011 mais qui a été suspendu à vie pour avoir acheté des voix.
M. Lai a accepté de payer plus de 1,1 million de dollars en amendes et remboursements, selon l'accord passé avec les procureurs en échange de son plaider-coupable, ce qui devrait lui valoir une peine plus clémente.
Le scandale de la Fifa, qui a ébranlé le football mondial, a éclaté au grand jour en mai 2015. Quelque 40 responsables du football mondial ont depuis été mis en cause.