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© AFP/Jewel SAMAD
Le Français Yohann Diniz lors du 50 km marche aux JO de Rio, le 19 août 2016
Le conseil de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) se réunit mercredi et jeudi à Londres pour faire le point sur les avancées de l'athlétisme russe, banni depuis novembre 2015 pour dopage institutionnalisé, et avaliser peut-être la fin du 50 km marche aux Jeux.
Le Comité international olympique (CIO) a en effet signifié au premier sport olympique l'anachronisme de l'épreuve la plus éreintante du programme des Jeux.
Maillon faible de l'offre de l'athlétisme, désintérêt du public jeune pour les événements de longue durée, dopage généralisé qui a gangrené la marche athlétique en Russie: le CIO n'est pas en mal d'arguments pour demander une refonte du programme de la marche aux Jeux et hâter la sortie du 50 km, entré au programme olympique en 1932 à Los Angeles.
Le président de l'IAAF, Sebastian Coe, tout à son ?uvre de dépoussiérer les standards de l'athlétisme pour le rendre plus télégénique, ne va pas se battre pour le 50 km, estime Yohann Diniz, recordman du monde de la distance (3 h 32 min 33 sec).
- Défense -
"Les audiences ? Mais elles sont très bonnes. Ca fonctionne même mieux que le marathon. Le 50 km offre tellement de rebondissements, de scénarios improbables. On passe par tous les états. Et puis c'est une épreuve qui représente vraiment l'olympisme dans sa grandeur et non le business qu'est devenu l'olympisme", argumente Diniz, joint au téléphone par l'AFP.
Et le Champenois d'avancer les valeurs d'universalité, d'écologie, de santé, sans oublier "l'aspect sociétal", qui animent le 50 km.
Maurizio Damilano, champion olympique du 20 km en 1980 à Moscou, rappelle que le comité marche, qu'il préside, n'a qu'un pouvoir consultatif. Le Piémontais espère qu'un compromis sera trouvé pour Tokyo.
Damilano compte aussi sur les progrès de la technologie pour mieux contrôler la validité de la marche des concurrents. Dans la grande famille de l'athlétisme, gérée par l'impartialité du temps et des mesures métriques, la marche, avec ses déhanchements excessifs et ses jugements humains, fait "vilain petit canard".
Selon une source proche du comité organisateur des JO-2020, les Japonais, très épris de marche comme les Asiatiques plus généralement, entendent défendre le 50 km.
Les 20 km (messieurs et dames) seront pour leur part sauvés, mais transformés en semi-marathons (21,097 km) de la marche. Une nouvelle dénomination pour faire tendance tant les courses sur route ont le vent dans le dos.
- Feuilleton russe -
Début février, l'IAAF avait douché les espoirs de la délégation de Moscou de renouer avec les compétitions internationales aux Mondiaux de Londres, en août prochain. Le retour dans le concert des nations ne se fera pas avant novembre au plus tôt, a rappelé le Norvégien Rune Andersen, président de la structure mise en place par l'IAAF pour conduire la refondation de la Maison Russie.
En attendant, l'IAAF a dévoilé mardi une nouvelle liste de sept Russes admis à concourir sous drapeau neutre, notamment aux Mondiaux londoniens. On y trouve les stars Maria Kuchina et Sergey Shubenkov, champions du monde sortants de la hauteur dames et du 110 m haies.
Parmi les autres sujets abordés mercredi et jeudi, on retrouvera le serpent de mer des transferts d'allégeance. Cette fois, la Fédération internationale veut mettre fin au marché de talents africains où la Turquie et les pays du Golfe s'approvisionnent.