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Le président du CIO Jacques Rogge le 4 septembre 2013 à Buenos Aires
Avec trois élections en jeu, la chasse aux votes tous azimuts est lancée à Buenos Aires, où le Comité international olympique (CIO) a entamé mercredi matin une semaine intense, la dernière sous la présidence de Jacques Rogge.
Fidèle à lui-même, le Belge s'est bien gardé d'émettre le moindre commentaire sur les villes candidates aux Jeux Olympiques d'été de 2020 ou l'un des six prétendants qui visent sa succession, à l'issue de sa toute dernière réunion de la commission exécutive.
Celle-ci fut bouclée en quelques heures, le temps de prendre connaissance des progrès réalisés par Sotchi, hôte des prochains Jeux d'hiver en 2014, et de Rio de Janeiro, où "le temps file" pour ceux d'été de 2016.
Mais à six jours d'achever ses 12 ans de présidence, l'ancien chirurgien orthopédique s'est ouvert un peu sur lui-même lors de son ultime conférence de presse: "ce sera émouvant de ne plus être en charge du CIO. Mais je pars sans nostalgie. Je resterai associé au CIO comme membre d'honneur. Alors ce n'est pas un adieu, pas +adios+ comme on dit en espagnol."
L'hôtel Hilton, centre névralgique des opérations, a pris des allures de bunker où bruissent les rumeurs avant l'ouverture de la 125e session, vendredi soir, l'assemblée générale des 103 membres de l'Olympe.
Torpillé par un reportage diffusé la semaine dernière de la télévision allemande le présentant comme un homme controversé, l'Allemand Thomas Bach est apparu tendu dans la capitale argentine, où le champion d'escrime des Jeux de 1976 a gros à perdre.
Messi soutient Madrid
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Montage photo des candidats à la succession de Jacques Rogge au CIO, le Portoricain Richard Carrion (haut/gauche), l'ancien roi de la perche, l'Ukrainien Sergueï Bubka (haut/centre), l'Allemand Thomas Bach (haut/droite), le Suisse Denis Oswald (bas/droite), le Taïwainais Ching-Kuo Wu (bas/centre) et le Singapourien Ng Ser Miang (bas/gauche)
Depuis des années, son nom est avancé comme le futur patron du CIO mais l'élection mardi, en clôture de la session, s'annonce très, très compliquée face à ses cinq adversaires, le Singapourien Ng Ser Miang, le Taïwainais Ching-Kuo Wu, l'ancien roi de la perche, l'Ukrainien Sergueï Bubka, le Portoricain Richard Carrion et le Suisse Denis Oswald. Des six prétendants, ce dernier était le seul à ne s'être pas encore montré mercredi dans la capitale argentine.
Au petit jeu de lobbying dans le grand hall du cinq étoiles, Madrid a pris un peu d'avance sur Tokyo et Istanbul, les deux autres villes en course pour les Jeux de 2020 comme elle l'a fait dans les pronostics. Son meilleur ambassadeur, le Prince Felipe, est déjà en mode opération séduction depuis lundi et sa star du basket-ball, Pau Gasol, à peine débarqué de l'avion mercredi, s'est attaché à faire passer le message que le dossier madrilène était "très fort".
Les Espagnols peuvent se targuer d'avoir obtenu le soutien de la vedette du football argentin Lionel Messi mais ironiquement le quadruple Ballon d'or apparaît en grand à Buenos Aires placardé sur des affiches pour vanter... la compagnie aérienne Turkish airlines, un de ses sponsors.
Lettre sur Fukushima
Le comité de candidature de Tokyo avait convoqué une conférence de presse avec l'idée de vanter les capacités innovantes de l'archipel via le petit robot astronaute Kirobo parti sur la Station spatiale internationale, mais l'exercice a rapidement viré sur la question sensible de Fukushima, préoccupation première à l'heure actuelle des Japonais.
Le président de la candidature de Tokyo, Tsunekazu Takeda, s'est employé à répéter que la capitale japonaise n'était en rien affectée par les dernières fuites d'eau radioactives provenant de la centrale nucléaire.
"Le niveau de radiation est absolument sans risque. Les 35 millions de personnes qui vivent dans la région de Tokyo vivent dans des conditions normales. Il n'y a pas de problème", a avancé le patron du Comité olympique japonais.
Si Tsunekazu Takeda s'est dit "pas inquiet à propos de la candidature de Tokyo 2020", il doit l'être cependant beaucoup, puisqu'il a pris la peine d'écrire longuement à ses pairs du CIO: "J'ai envoyé une lettre aux membres du CIO à propos de Fukushima la semaine dernière pour leur dire que Tokyo est très sûre."
Istanbul tentait de même de tourner la page, elle qui a aussi perdu de sa superbe depuis la répression de la grande vague de contestation sociale ayant agité la Turquie en juin. "Je suis un joueur de basket, je jouerai jusque dans les trois ultimes secondes", a fait valoir de son côté le chef de file d'Istanbul, Hasan Arat.