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© AFP/Fabrice Coffrini
Le président du Comité international olympique Jacques Rogge avant l'audition des six candidats à la présidence le 4 juillet 2013 à Lausanne.
En quinze minutes, à tour de rôle seul sur scène, les six candidats à la présidence du Comité international olympique (CIO) ont tenté jeudi de démontrer à leurs pairs qu'ils avaient la carrure pour endosser le costume du patron.
Hasard du tirage au sort, le Portoricain Richard Carrion a eu le privilège d'ouvrir ce grand oral à huis clos qui a été clôturé près de deux heures plus tard par l'ancien roi de la perche, l'Ukrainien Sergeï Bubka.
Comme eux, le Singapourien Ng Ser Miang, l'Allemand Thomas Bach, le Taïwanais C.K. Wu et le Suisse Denis Oswald n'avaient que ce quart d'heure pour seule opportunité de s'adresser directement à tous les membres du CIO avant qu'ils votent pour leur futur président le 10 septembre à Buenos Aires.
Car les règles olympiques sont très strictes et limitent leur possibilité de faire campagne.
"C'était une bonne idée d'organiser cela. Plusieurs membres l'avaient demandé. C'était très intéressant, des très bons programmes bien articulés", a jugé Jacques Rogge, le président sortant du CIO.
En 2001, l'année où le chirurgien belge avait été élu, il n'y avait pas eu un tel grand oral.
"On peut voir l'attitude des candidats, s'ils sont plus ou moins sûrs, convaincants, quelle est leur présence, à quoi ressemble cette personne quand elle se tient face au monde, représentant votre organisation, c'est un exercice intéressant", a estimé le Canadien Dick Pound, qui fut lui-même candidat malheureux contre Rogge il y a 12 ans. "C'est différent de +Allons prendre un café pour parler de l'élection !+"
"Seule la médaille d'or compte"
"Les valeurs principales sont plus ou moins les mêmes. Mais leur approche est différente, la façon d'accorder des priorités dans leurs actions", a souligné l'ancien président de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
"Rien de révolutionnaire. Mais maintenant, je sais la différence entre les six", a confirmé le Norvégien Gerhard Heiberg.
Si certains membres comme lui ont vu l'un des prétendants émerger du lot et confirmé leurs premières convictions, pour d'autres, leur choix est bien loin d'être fait et se basera aussi sur d'autres choses, dont l'étude minutieuse du programme de chaque candidat. Mais à l'applaudimètre, l'auditoire a pris soin de les mettre tous au même niveau.
© AFP/Fabrice Coffrini
L'Allemand Thomas Bach l'un des six candidats à la présidence du CIO avant son audition le 4 juillet 2013 à Lausanne.
"J'attendais cela avec hâte, comme une compétition sportive quand vous entrez enfin en scène", a raconté Thomas Bach, à qui est collée l'étiquette de favori depuis longtemps.
"Vous pouvez vous sentir bien à l'entraînement mais l'important, c'est d'être bien le jour de la finale et la finale c'est le 10 septembre. Dans cette course, il n'y a que la médaille d'or qui compte", a fait valoir le président du Comité olympique allemand.
Moins en vue dans cette course que l'avocat allemand, son confrère suisse Denis Oswald, l'un de ceux à avoir réclamé cette présentation, s'est dit "content d'avoir réussi à faire passer le message".
Un discours sans artifice. "J'ai parlé avec mon coeur pour leur faire savoir ce que j'avais à l'esprit", a avancé Richard Carrion, le banquier portoricain que plusieurs voient aussi bien à la tête de cette entreprise prospère qu'est le CIO.