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© AFP/Fabrice Coffrini
Le nouveau président du Comité international olympique Thomas Bach souriant lors de la conférence de presse de cloture de la session du CIO le 11 septembre 2013 à Buenos Aires
Désormais aux commandes du CIO, Thomas Bach a quelques grands travaux qui l'attendent à son arrivée mardi au siège de l'institution, à commencer par les prochains jeux Olympiques de Sotchi, en Russie, en février, et Rio de Janeiro en 2016.
Au lendemain de son élection par le conclave olympique à Buenos Aires, l'avocat d'affaires allemand a du mal encore à comprendre qu'on s'adresse bien à lui quand il entend "Président", cherchant du regard Jacques Rogge.
Après 12 ans d'exercice, le Belge passera mardi à son successeur les clés de la maison olympique à Lausanne, sur les bords du Lac Léman, et les dossiers en cours. "Le premier dossier sur la pile, ce sera Sotchi !", selon Thomas Bach.
Au niveau de l'organisation, ces Jeux d'hiver promettent d'être grandioses tant les autorités russes n'ont pas lésiné sur les moyens pour transformer les rivages de la mer Noire en station de sports d'hiver. Même la neige ne posera pas de problème: 700.000 m3 de l'hiver dernier ont été stockés.
Tant à faire encore à Rio
Mais avec une facture record de 50 milliards de dollars et des chantiers menés tambour battant non sans dégâts sur l'environnement, la route vers Sotchi est balisée de controverses, dont la dernière en date porte sur la loi russe interdisant la propagande de l'homosexualité devant les mineurs.
Plus que Sotchi, les Jeux d'été de Rio de Janeiro en 2016 sont "le plus gros défi", comme l'a souligné mardi l'Australien John Coates, à peine élu vice-président du CIO, pointant qu'"il restait un peu plus de deux ans et qu'il restait tant à faire".
"Nous sommes tous préoccupés. Ce n'est pas impossible mais il faut d'urgence que les efforts soient davantage concertés concernant certains projets d'infrastructures et certains sites", selon l'Australien, qui connaît bien la situation pour être l'un des membres de la commission du CIO de coordination des JO-2016.
Côté hiver comme côté été, les deux prochaines éditions des Jeux sont des terrains minés, avec ses critiques sous-jacentes concernant les conséquences sociales et le respect des droits humains.
"Le CIO ne peut pas être complétement apolitique. Nous devons bien comprendre que nos décisions telles que celle de donner les jeux Olympiques ont des implications politiques et ces implications, nous devons les prendre en compte", a souligné Thomas Bach.
Club de villes choyées
Mais le mouvement olympique, selon lui, doit bien se garder d'intervenir dans les affaires internes du pays à qui il a confié le grand spectacle sportif: "pour remplir notre rôle et pouvoir s?assurer que durant les Jeux, la charte olympique soit respectée, il nous faut être strictement neutre".
Alors que les Jeux semblent désormais un luxe accessible à seulement un petit club bien précis de quelques villes choyées de la planète, le nouveau patron de l'Olympe entend revoir sous une autre philosophie tout le processus de candidature, trop formaté selon lui, afin d'inciter de nouvelles régions du monde à postuler.
"Nous exigeons trop et trop tôt", a estimé le champion olympique d'escrime 1976, qui plaide pour "plus de créativité". "Nous arrivons à une situation où toutes les dossiers de candidatures sont les mêmes. Et dans les séances de questions/réponses, les propos sont les mêmes !"
© AFP/Fabrice Coffrini
Le nouveau président du Comité international olympique Thomas Bach le 11 septembre 2013 à Buenos Aires
Thomas Bach entend que le processus se base sur l'aspect développement durable et la faisabilité des jeux Olympiques. "Ce serait plus une invitation à venir nous expliquer comment les Jeux peuvent s'intégrer dans une ville, un environnement, une culture selon leurs propres perceptions de l'événement".
Pour ne pas perdre l'attrait et la magie qu'exercent les jeux Olympiques, le neuvième patron du CIO devra aussi tenter de dépoussiérer le programme olympique. Le dernier essai pour rénover le menu des Jeux a viré au ridicule cette année. Si un sport devait être supprimé du programme pour faire place à l?arrivée d'un autre, c'est la lutte qui a été poussée vers la sortie en février avant de faire son retour par la grande porte dimanche.