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© AFP/Kazuhiro Nogi
Un vendeur de journaux après l'attribution des jeux Olympiques de 2020 à Tokyo le 8 septembre 2013 à Tokyo
Tokyo s'est réveillée pleine de fierté dimanche au lendemain de sa désignation pour accueillir les JO-2020, alors qu'à Buenos Aires le CIO s'apprête à statuer sur le maintien de la lutte au programme olympique.
La nouvelle, tombée en pleine nuit (5 heures du matin), a saisi les Tokyoïtes au saut du lit.
"J'ai vu ça à la télé en me levant. Je ne suis pas un grand fan de sport, mais c'est une très bonne nouvelle pour Tokyo", expliquait, souriant, Gaku Murakami, venu amuser ses deux filles dans un parc du centre de Tokyo.
"Les jeux de 2020 pourraient aussi nous aider à trouver un nouvel élan, après une passe économique difficile et surtout le séisme de 2011 et l'accident de Fukushima", ajoute cet employé de commerce.
La presse dominicale japonaise était déjà imprimée quand est tombée l'annonce de la victoire. Mais les sites internet des quotidiens, les chaînes de télévision et autres médias ont triomphé.
"A la suite de l'échec pour les JO de 2016, cette fois ce ne sont pas seulement la capitale et le monde du sport qui se sont mobilisés, mais aussi les milieux économiques et l'Etat. Cette unité a été positive", a souligné le quotidien populaire Mainichi, qui a sorti une édition spéciale de trois pages distribuée gratuitement à la sortie de gares peu après l'annonce du résultat, à l'instar d'autres quotidiens.
Tokyo a largement devancé Istanbul (60 voix contre 36) au deuxième tour de scrutin, samedi soir.
"Le comité (international olympique, CIO) a sans doute pris une telle décision parce qu'il a estimé que nous n'étions pas encore prêts pour les JO", a estimé Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre turc, cité par l'agence de presse Anatolie.
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Une fillette avec le drapeau Japonais pose pour les photographes après la désignation de Tokyo pour les jeux Olympiques de 2020 le 8 septembre 2013 à Tokyo
"Ils ont vu les choses comme ça. Ce n'était pas notre destin", a affirmé le Premier ministre à Buenos Aires.
M. Erdogan a estimé que le CIO aurait pu "mieux évaluer" la question de "l'extension" des JO à travers la monde, mais a souligné qu'il fallait "respecter [sa] décision".
Lutte, Softball/baseball ou squash ?
De son côté, la presse espagnole pointait les raisons de l'échec de Madrid, candidate pour la troisième fois consécutive et éliminée dès le premier tour.
"La défaite ne peut s'expliquer que par la perte d'influence internationale de l'Espagne et la détérioration de son image, plombée par le chômage, la crise, la corruption politique, les tensions territoriales et la longue ombre du dopage, très présente à travers la polémique Opération Puerto", estime le quotidien El Mundo (centre droit).
La décision du Comité international olympique (CIO) "a éteint d'un souffle l'espoir que les Jeux atténueraient la crise" économique qui frappe l'Espagne, souligne le journal El Pais.
"C'est le candidat avec l'économie la plus solide et celui qui a lutté le plus efficacement contre le dopage qui a gagné", affirme le quotidien.
Une fois classé le dossier JO-2020, les membres du CIO réunis à Buenos Aires s'apprêtaient eux à se pencher dimanche sur le maintien de la lutte, sport de combat ancestral, au programme olympique à partir de 2020, ou son remplacement par le softball/baseball ou le squash.
Exclue du pré-programme par la Commission exécutive du CIO en février, la lutte, qui figurait déjà au menu des jeux antiques, a depuis reçu un large soutien allant des simples amateurs au président russe Vladimir Poutine.
Des champions olympiques ont menacé de renvoyer leurs médailles, des pétitions ont été signées dans toutes les langues, et des lutteurs iraniens, américains et russes ont même joint leurs forces sur le tapis dans la mythique gare de Grand Central à New-York.
La Fédération internationale (FILA) elle-même a changé rapidement de président avant de s'atteler en un tour de main à de nouvelles mesures pour rendre les combats plus attrayants.
Sauf surprise, la centaine de membres du Comité international olympique (CIO) devraient repêcher cette discipline, plutôt que de ressusciter en duo le softball et le baseball, exclus en solo des Jeux depuis l'édition 2012, ou de faire entrer le squash.
La décision finale est attendue vers 15h00 GMT.