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Le président du CIO, Thomas Bach, a présenté mardi 40 réformes destinées à ouvrir son institution sur le monde en rendant notamment plus souple et moins coûteux le processus de candidature aux jeux Olympiques.
"On me demande souvent +mais pourquoi voulez-vous changer ? Les Jeux de Londres ont été un succès, le CIO est financièrement stable...+ La réponse est que le sport, les Jeux, sont trop importants pour ignorer les changements de la société", a expliqué M. Bach avant de détailler ses recommandations, destinées à rendre les Jeux plus souples, flexibles, divers.
Dès son arrivée à la tête de l'institution olympique en septembre 2013, l'ex-patron du comité olympique allemand avait lancé ce chantier baptisé Agenda 2020, pour, selon ses mots, "ouvrir la fenêtre" du CIO afin d'y "faire entrer de l'air frais."
Les résultats vont au-delà de ses espérances. Ouverte à la société civile, la consultation a généré 14.000 contributions sur internet et les étrangers au mouvement olympique ont eu la part belle dans les 14 groupes de travail créés autour d'autant de thèmes.
Des 40 recommandations issues de leurs travaux et qui seront présentées pour approbation début décembre à la session plénière du CIO à Monaco, les plus spectaculaires sont certainement celles qui concernent les candidatures aux Jeux.
Alertés ces dernières années par la réticence de certains pays à se lancer dans une aventure aussi longue que coûteuse et incertaine --les JO d'hiver de 2022 n'attirent plus que deux requérantes après moult abandons--, les responsables du CIO entendent chambouler la posture imposée aux villes.
"Dans le passé, le CIO était juge et instructeur. Désormais, il sera le partenaire des villes candidates", a ainsi commenté le successeur de Jacques Rogge. "Nous inviterons les villes à nous présenter un projet qui correspond le mieux à leurs besoins sportifs, économiques, sociaux, au lieu d'imposer un cadre."
Autrement dit, les candidats bâtiront un dossier autour de leurs attentes, et non de celles du CIO. Une révolution !
- Tailler dans les coûts -
Pour la mener à terme, Thomas Bach est prêt à faire réviser par son institution certains dogmes comme celui de l'unité de lieu. Mardi, au lendemain de l'envoi de son paquet de recommandations aux quelque cent membres du CIO invités à les approuver à Monaco, il a ouvert une brèche dans les sacro-saints principes de "compacité" des sites et de mono-candidatures.
"Le principe il-faut-que-tout-rentre-dans-un-cercle, ça ne marche plus. Pour certaines raisons essentiellement d'ordre environnemental, il pourrait être possible d'organiser des événements dans d'autres villes que la ville hôte, voire dans d'autres pays", a-t-il lâché. "Si deux pays partagent une montagne, alors pourquoi ne pas partager une candidature ?"
Pourquoi, en effet, ne pas revenir sur une loi d'airain olympique qui, durant des décennies, a étouffé des ambitions, faisant effet de couperet pour les villes de moyenne importance.
"Dans le cas des JO d'été, il pourrait s'agir de petits pays. Parfois, les distances à l'intérieur d'un pays sont moins importantes que dans une métropole de 15 millions d'habitants", a continué Thomas Bach.
Cette proposition, destinée à permettre à de "plus petits pays d'être candidats aux JO, à favoriser la flexibilité et la diversité", selon le président, devrait mécaniquement réduire le coût des Jeux, ambition affichée de Bach. En allant chercher un peu plus loin une installation existante, ou bien en construisant du temporaire ou du modulable.
Avant les Jeux eux-mêmes, c'est le coût des candidatures qui devra être drastiquement diminué, en réduisant notamment les présentations physiques des délégations des postulants et en favorisant le numérique.
Interrogé sur le parallèle avec la Fifa ou l'UEFA (à l'exception de l'Euro-2020) qui organisent leurs championnats dans un pays, M. Bach a toutefois freiné des quatre fers. Pas question pour lui que les "athlètes regardent les Jeux à la télévision en raison des distances."
Plus ouvert sur le monde, le CIO veut également être accessible aux sports non olympiques, poursuivant ainsi dans la voie ouverte par Jacques Rogge. Tous les quatre ans en effet, une discipline, un sport ou une épreuve nouvelle sera invitée aux Jeux pour une unique édition un peu comme par le passé, jusqu'en 1992, les sports de démonstration.
Un retour vers le futur qui, après tant de changements, devrait rassurer les plus conservateurs des membres du CIO.