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© AFP/Fabrice Coffrini
L'Allemand Thomas Bach lors de la session du CIO qui l'a amené à la présidence du CIO, le 9 septembre 2013 à Buenos Aires
L'Allemand Thomas Bach, élu mardi 9e président du CIO, a puisé sa détermination et entamé sa route vers le sommet du sport mondial dans la bataille contre le boycott des Jeux de Moscou en 1980 où il voulait défendre son titre olympique de fleuret par équipes.
L'ancien escrimeur, champion olympique par équipes aux Jeux de Montréal en 1976 et double champion du monde en 1976 et 1977, a vécu comme une profonde injustice la décision de l'Allemagne de l'Ouest d'emboîter le pas aux Etats-Unis en refusant d'envoyer une délégation en URSS pour protester contre l'intervention militaire en Afghanistan, en décembre 1979.
"J'étais le porte-parole des athlètes de l'Allemagne de l'Ouest, je me suis battu vraiment beaucoup pour que nous puissions figurer à Moscou. Cependant, sous la pression énorme du gouvernement, le comité national olympique céda et boycotta les Jeux", raconte le nouvel homme fort de la planète sportive.
"Un tournant", selon lui, dans sa vie: "C'est à partir de ce moment que j'ai cessé d'être athlète pour entrer dans la politique des institutions sportives. J'ai accepté de devenir membre du comité olympique allemand parce que je voulais éviter que d'autres athlètes à l'avenir souffrent de pareille situation. Tous les sportifs ont l'ambition de participer aux jeux Olympiques et pour certains, la seule chance de le faire c'était en 1980".
"A cette époque, c'était clair que les athlètes n'avaient pas d'influence sur le Comité olympique allemand. Ils nous traitaient avec plus ou moins de dédain, c'était pareil au niveau des dirigeants politiques et de la société en général", se souvient Thomas Bach, 59 ans.
Mélange des genres
Avec Horst Dassler, le tout puissant patron d'Adidas, dont il sera le fidèle assistant jusqu'à sa mort en 1987, le jeune homme qui vient de se lancer comme avocat d'affaires découvre les arcanes et les intrigues du CIO de l'ère Juan Antonio Samaranch.
Son ascension dans l'Olympe est fulgurante. En 1991, à 37 ans, l'Allemand entre dans le club très sélect des membres du CIO. Neuf ans plus tard, il est élu pour la première fois vice-président. Les ambitions de l'avocat allemand, ultra-actif dans le mouvement olympique, où il gagne du galon en négociant les droits de télévision des Jeux pour l'Europe ou en présidant la Commission juridique.
Mais si le Bavarois est l'homme fort du sport allemand, patron de son comité national olympique, les critiques commencent à perler sur cet étonnant mélange de genres entre ses nombreuses activités d'affaires et ses fonctions au sein du CIO.
La presse allemande s'interroge sur son juteux contrat de consultant avec Siemens, fournisseur des jeux Olympiques de Pékin en 2008, mais la commission d'éthique du CIO l'exemptera de tout conflit d'intérêt. Cet été, c'est le soutien à sa candidature exprimé publiquement par le cheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah du Koweït, ancien président de l?Opep, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, et patron et de l'Association des comités olympiques nationaux (ANOC), qui fait sourciller certains dans les hautes sphères sportives.
Président de la Chambre de commerce arabo-allemande, Ghorfa, siégeant à plusieurs conseils d'administration de sociétés, Thomas Bach n'a pas que des amis.
Candidat malheureux contre lui, le Suisse Denis Oswald, patron de la Fédération internationale d'aviron, estime n'avoir "pas les mêmes valeurs". "Moi, j'imagine un président qui est indépendant, et pas dépendant d'alliances avec d'autres personnes et qui n'utilise pas sa position pour autre chose que pour la défense du sport", a-t-il avancé dimanche à la radio suisse romande RTS.
"Me Oswald a reconnu que ces propos avaient dépassé sa pensée et a exprimé ses regrets au CIO", a ensuite indiqué une porte-parole de l'institution olympique.
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