Happy Birthday : |
Le sélectionneur des Wallabies Michael Cheika revendique dans un entretien à l'AFP n'avoir "peur de rien", une qualité transmise par son père, qui quitta le Liban pour s'installer en Australie, et qu'il s'efforce de transmettre à ses joueurs.
Q: Vous avez déjà dit que votre père était votre premier critique. Au-delà de cela, est-ce qu'il y a quelque chose qu'il vous a transmis et qui vous sert sur les terrains de rugby ?
"Je pense que tout le monde est inspiré par ses parents. Dans mon cas, vous avez quelqu'un qui a quitté son pays, qui s'est installé dans un autre pays --et à l'époque il fallait sept jours pour y aller en avion-- et qui a dit 'bon, il faut que je parte de rien', après être arrivé à Sydney. Cette capacité à n'avoir peur de rien me vient de mon père et j'aime cette qualité. Et j'espère l'avoir bien transmise aux gars".
Q: Il semble que vous avez bâti votre groupe en privilégiant le choc des cultures. Est-ce que cela vient de vos origines Libanaises, un pays où les cultures se mélangent ?
R: "Eh bien, c'est vrai que le groupe rassemble un certain nombre de cultures différentes, aucun doute là-dessus. Mais c'est l'Australie ça... Nous venons tous de pays différents au départ. Il y a quelques personnes de souche (ndlr: avec plusieurs générations d'ancêtres) qui sont là mais tout le monde se respecte et travaille dur pour l'autre, pour s'élever et c'est comme cela que l'Australie a été construite."
Q: Quand vous avez pris en charge les Wallabies, à l?automne 2014, vous avez traversé des moments difficiles, sur et en dehors du terrain. Sur quel plan avez-vous mis l'accent: le physique ou le mental ?
R: "Rien ne cimente davantage une équipe sur le plan mental que le travail physique collectif. Transpirer un peu, verser un peu de sang ensemble... Cela suscite le respect des uns envers les autres quand ils voient leurs coéquipiers faire cela. Il y a une dimension mentale également. Je pense qu'à ce niveau les deux derniers centimètres sont les plus importants. Et tout vient du travail préalable. Il faut s'assurer que ce travail a été fait au quotidien."
Q: Et en termes de jeu ?
R: "Nous avons préparé un plan pour pratiquer un jeu plus physique, et pour bien jouer au rugby tout en suscitant le soutien des supporters. Nous voulons qu'ils apprécient notre façon de jouer. Cela ne veut pas dire forcément toujours gagner même si c'est cela que nous visons en priorité. Nous essayons également d'avoir un style de jeu qui corresponde au style australien (...). Et puis aussi, il faut que nous soyons capables de changer de style quand cela ne marche pas afin de trouver le style qui fonctionne."
Q: Est-ce que vos séjours comme joueur ou entraîneur, en France, en Italie, en Irlande, ont nourri votre façon d'entraîner ?
"Cela représente une bonne partie de ma vie. Apprendre de gens différents, d'expériences différentes, de cultures différentes, comment s'en accommoder, tirer le meilleur parti des gens et de soi-même dans ces conditions. Je ne changerais cette partie de ma vie pour rien au monde."
Propos recueillis par Pirate IRWIN