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© AFP/Bertrand Guay
De g à d: Denis Masseglia, président du Comité olympique et sportif français, Bernard Lapasset, patron du Comité français des relations internationales, et Valérie Fourneyron, ministre des Sports, le 25 novembre 2013 à L'Elysée, à Paris
Les partisans d'une candidature française aux JO-2024 ont une occasion rêvée de prendre le pouls du mouvement olympique à l'occasion des Jeux de Sotchi (7-23 février). Un rendez-vous que les ambassadeurs du sport français préparent sérieusement mais humblement.
Chef de la délégation tricolore, décideur également d'une potentielle campagne olympique, Denis Masseglia refuse de parler de lobbying: "Aujourd'hui, on n'est pas candidat. A Sotchi, on peut très bien avoir des relations avec les membres du Comité international olympique (CIO) sans parler d'une candidature de 2024 ou au-delà", estime le président du Comité national olympique et sportif (CNOSF).
Au-delà de cette prudence de façade nourrie par les échecs répétés de Paris et d'Annecy, les diplomates français seront bien à pied d'oeuvre dans le Caucase. Bernard Lapasset, patron du Comité français des relations internationales (CFSI), assistera à la 126e session du CIO à partir du 4 février en préambule aux Jeux, vite rejoint par Denis Masseglia et la ministre des Sports Valérie Fourneyron.
"On a un gros défaut, reprend M. Masseglia. On parle de nous et on ne laisse pas les autres s'exprimer sur ce dont eux ont envie. Faisons le contraire! Ecoutons-les. C'est important, quand on a l'ambition de séduire des décideurs, d'écouter ce qu'ils ont a dire à propos des Jeux. Il y a dans une forme de respect une sorte de lobbying aussi".
Un club France modeste
Grâce à cette écoute, le mouvement sportif français espère faire renaître à Sotchi ce courant de sympathie dont ont manqué ses dernières candidatures et tirer des enseignements utiles à "l'étude d'opportunité" qui décidera in fine du sort du dossier 2024. Un état des lieux qui débute aujourd'hui pour s'achever au mieux avant l'été, une fois passées les élections municipales.
"Oui, on va prendre la température", avoue Bernard Lapasset. "L'élément géopolitique est une des composantes qu'il faudra considérer au moment de prendre la décision, au même titre que l'aspect logistique et politique".
Pour ce faire, le CNOSF, douché par les tarifs prohibitifs réclamés par les organisateurs locaux, ne va pas déployer de grands moyens à Sotchi, surtout si l'on compare avec Londres en 2012.
Le club France sera situé en montagne, à Rosa Khutor, le pole des épreuves de neige au détriment de Sotchi. "On n'a pas fait de dépenses inconsidérées sur cet événement, au vu de ce qu'il peut nous rapporter", reprend Masseglia. La sympathie, dont aura besoin l'éventuel dossier parisien pour 2024, en effet, ne s'achète pas.