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© AFP/GABRIEL BOUYS
Le gardien de l'Egypte Essam El-Hadary( g) en liesse après son tir au but réussi face au Burkina Faso en demi-finales de la CAN, le 1er février 2017 à Libreville
L'Egypte, déjà sept fois vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations, s'est qualifiée pour la finale de l'édition 2017 devant le Burkina Faso (1-1 a.p., 4-3 aux t.a.b.), mercredi à Libreville, grâce à la grande performance de son gardien Essam El-Hadary, le doyen de la compétition.
Un gardien burkinabé de 20 ans qui rate son pénalty face à son aîné de 44 ans: c'est le scenario inattendu qui a permis mercredi à l'Egypte de se sortir du piège burkinabé.
Absente depuis trois éditions, l'Egypte retrouve la finale après ses trois victoires de rang (2006, 2008, 2010) dimanche à Libreville, contre le Ghana ou le Cameroun qui se mesurent jeudi à Franceville.
Quel péché d'orgueil a conduit Kouakou Koffi, 20 ans à peine, à vouloir défier le Sphinx El-Hadary, alors qu'il avait arrêté le premier tir au but des Egyptiens? La question restera l'énigme de ce match intense.
Peut-on soutenir l'épreuve des tirs au but à 44 ans? A cette autre question, El-Hadary a répondu: bien sûr. Il jouera sa quatrième finale dimanche.
Longtemps le match a suivi le cours d'une histoire écrite à l'avance. "Ils défendent bien et beaucoup. Ils vont sans doute nous laisser la maîtrise du jeu", avait prédit le sélectionneur portugais du Burkina Paulo Duarte.
Ce fut le cas: à la moindre offensive des Etalons, les Egyptiens se repliaient à onze dans leurs 45 mètres, avec un double rideau de quatre défenseurs à l'approche des buts d'El-Hadary.
Anticipant ce remake du catenaccio italien des années 1970-80, le très créatif Paulo Duarte a chargé Aristide Bancé et Préjuce Nakoulma d'animer un jeu séduisant à une touche de balle ponctué d'accélérations et de coups de force techniques, comme la tentative de retourné de Bancé juste au-dessus de la transversale (25).
Quand ils se souvenaient que le football peut aussi se jouer en attaque, les Egyptiens assuraient des contres furtifs, comme ce tir brossé du gauche de Mahmoud Hassan de peu à côté (17).
"Ils vont gagner sans jouer", se désolait à la mi-temps un journaliste africain favorable au Burkina, comme à peu près 99% des 19.422 spectateurs de Libreville. Dans ce match à l'Italienne, c'est le buteur égyptien de l'AS Rome Mohamed Salah qui a trouvé la faille d'un tir puissant dans la lucarne du Burkina Faso (66).
Les chroniqueurs commençaient à parler d'une leçon de réalisme froid et sans génie imposée à des Burkinabés trop romantiques pour les rigueurs du football contemporain.
C'était sans compter sur une action collective superbe, talonnade de Steeve Yago, remise à l'instinct de Charles Kaboré pour Bancé, qui d'une reprise rageuse a mis fin à la légende d'El Hadary le sphynx invincible (73). Provisoirement.