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La joie des Camerounais, vainqueurs de la CAN face à l'Egypte, le 5 février 2017 à Libreville
Quinze ans que le Cameroun attendait ça: la sélection entraînée par le Belge Hugo Broos est devenue championne d'Afrique pour la 5e fois de son histoire en battant en finale l'Egypte (2-1), nation la plus titrée du continent, dimanche à Libreville.
"Je pense que dans cette salle, personne n'aurait mis un centime sur nous, et c'est bien dommage, parce qu'il aurait gagné peut-être", avait ironisé le capitaine camerounais Benjamin Moukandjo, la veille, en conférence de presse. Et même sûrement, grâce à un boulet de canon de dernière minute de Vincent Aboukakar (88e), qui a offert la victoire à son pays au bout d'une finale totalement inattendue avant le coup d'envoi de la compétition.
Les favoris du tournoi étaient plutôt la Côte d'Ivoire, tenante du titre, l'Algérie et son Ballon d'Or africain Riyad Mahrez, ou encore le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang, pays-hôte. Tous trois ont été sortis dès le 1er tour.
- Finale inattendue -
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Le palmarès de la CAN
Même à l'issue de cette première phase, ni l'Egypte ni le Cameroun n'avaient les faveurs des pronostics. Le séduisant Sénégal d'Aliou Cissé, la solide RD Congo ou l'expérimenté Ghana, qui a perdu samedi la petite finale de la compétition face au Burkina Faso (1-0, sur un magnifique coup-franc à la 89e minute d'Alain Traoré), faisaient alors office de candidats plus sérieux à la victoire.
Difficile en revanche d'imaginer voir en finale l'Egypte, qui a connu une longue traversée du désert après son incroyable triplé (2006, 2008, 2010) en manquant les trois dernières éditions, et qui se présentait au Gabon avec dans ses rangs 19 joueurs (sur 23) disputant leur première CAN.
Et que dire du Cameroun, composé d'un effectif sans stars, rajeuni en prévision de l'édition 2019 organisée à domicile - génération incarnée par le gardien Fabrice Ondoa ou le milieu offensif Christian Bassogog (21 ans) - et amputé de plusieurs "cadres" ayant préféré rester dans leur clubs européens?
Défaits lors de ses deux face-à-face en finale contre les "Pharaons", d'abord en 1986 (0-0, 5-4 t.a.b.) puis en 2008 (1-0), les "Lions indomptables" ont enfin pris leur revanche, près d'une décennie après le dernier affrontement.
Et pourtant Hugo Broos avait été largement critiqué avant le début du tournoi par les médias camerounais, deux ans avant la CAN-2019 organisée à domicile. Quelle revanche!
- Encore une finale perdue pour Cuper -
Pour l'Egypte à l'inverse, cette finale laissera un goût amer, celui d'être passé à côté d'un incroyable retour gagnant sur la scène continentale, après une traversée du désert de sept ans.
Essam El-Hadary, son portier légendaire de 44 ans, joueur le plus âgé de l'histoire de l'épreuve, ne réussira pas à décrocher sa 5e couronne ni à remporter une 4e finale disputée, comme son ancien coéquiper Ahmed Hassan.
Son jeune second Mohamed Salah, qui avait pourtant tout fait pour offrir le trophée à son pays en signant 2 buts et 2 passes décisives sur les cinq buts inscrits par l'Egypte durant la compétition, devra attendre encore pour connaître les joies de son aîné.
Mais le plus malheureux est sans aucun doute Hector Cuper, définitivement maudit quand il s'agit de jouer une finale, et toujours en quête d'un trophée majeur à 61 ans.
Après trois finales de coupe d'Europe perdues coup sur coup, d'abord en Coupe des Coupes (ancienne C2, ndlr) avec Majorque en 1999, puis en Ligue des champions avec Valence (2000, 2001), le sélectionneur de l'Egypte voit l'étiquette de "Poulidor" du football s'accrocher encore un peu plus à sa peau.