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© AFP/KHALED DESOUKI
Le sélectionneur de l'Algérie Georges Leekens et le défenseur Aïssa Mandi, le 14 janvier 2017 Libreville au Gabon
L'Algérie a sérieusement hypothéqué ses chances de qualification au Mondial-2018 en Russie, et compte du coup donner le change à la CAN-2017 au Gabon, où elle démarre contre le Zimbabwe, dimanche à Franceville (17h00 françaises).
Le sélectionneur Georges Leekens, en poste depuis fin octobre 2016 seulement, est resté évasif, en disant espérer "réaliser le meilleur résultat possible durant cette Coupe d'Afrique". "Evidemment que nous visons le sacre mais je ne peux rien garantir", a ajouté le technicien belge.
Conquis une seule fois, en 1990 sur leurs propres terres, puis suivi d'échecs plus ou moins cinglants, le rêve du sacre africain taraude les Algériens depuis 27 ans.
Mais quelque chose a changé à l'orée des années 2010. Après deux décennies de déboires, les Fennecs ont recommencé à briller avec deux qualifications en Coupe du monde.
Sortis dès le premier tour au Mondial-2010 en Afrique du Sud, ils ont ensuite atteint pour la première fois de leur histoire les 8e de finale, au Brésil, éliminés après avoir tenu la dragée haute à l'Allemagne, future championne du monde (2-1 a.p.).
- 'Groupe de la mort', encore -
© AFP/Ryad Kramdi
La sélection algérienne à l'entraînement, le 4 janvier 2017 à Sidi Moussa
Mais ces avancées ne se sont pas vraiments traduites en phase finale continentale. Après une place dans le dernier carré à la CAN-2010, les Verts ont connu trois désillusions successives: absence en 2012, élimination au premier tour en 2013 et en quart en 2015 malgré un statut de grand favori.
Le problème, c'est que l'objectif d'une troisième participation consécutive à une Coupe du monde s'avère désormais lui-même largement hypothéqué: dans sa campagne de qualification au Mondial-2018, l'Algérie n'a récolté qu'un seul point, avec un nul à domicile (1-1 face au Cameroun), avant une défaite au Nigeria (3-1).
Alors cap sur la CAN-2017, "devenue notre principal objectif" comme l'a dit le président de la Fédération algérienne (FAF), Mohamed Raouraoua, après la claque nigériane.
Problème: la poule de l'Algérie y semble aussi relevée qu'en qualifications au Mondial-2018, avec un "groupe de la mort" qui comprend la Tunisie et le Sénégal, outre le Zimbabwe.
"Ce groupe est très difficile, plus difficile encore que celui de la qualification pour la Coupe du monde où l'on n'a pas brillé", estime même l'ancien international Mahmoud Guendouz.
Et selon lui, pas question de s'enflammer. "Promettre quoi que ce soit, c'est ignorer les conditions de jeu et de compétition en Afrique", confie à l'AFP cet entraîneur.
- Feghouli absent, Mahrez quelconque -
Le sélectionneur Leekens a en tous les cas fait des choix forts en écartant les cadres Carl Medjani et Sofiane Feghouli, pour cause de méforme.
Des choix très controversés en Algérie. "Eloigner Feghouli et Medjani et les remplacer par des joueurs qui n'ont aucune expérience africaine va secouer les fondations de l'équipe", regrette ainsi le journaliste Yacine Maaloumi, responsable du service des sports au quotidien Echourouk, qui prédit déjà une CAN "catastrophique" pour sa sélection nationale.
Ryad Mahrez, qui a connu une saison 2015-2016 faste avec Leicester (sacré champion d'Angleterre, élu meilleur joueur de Premier League), récompensée par le Ballon d'Or africain et un 7e rang au Ballon d'Or de France Football, est devenu un joueur quelconque. Les Fennecs ont absolument besoin d'un réveil de sa part.
D'autres éléments offensifs ont également connu des saisons plus fastes que l'actuelle, comme Nabil Bentaleb (Schalke) ou Yassine Brahimi (Porto), même si, à l'inverse, Rachid Ghezzal monte en puissance à Lyon.
Le défenseur Djamel Mesbah, qui a participé à deux CAN, fait son retour chez les Verts après un an d'absence et pour lui, il faut déjà penser à dominer le Zimbabwe sans partir la fleur au fusil: "L'expérience a démontré qu'aucune équipe ne peut garantir la victoire d'avance, et le premier match face au Zimbabwe sera décisif pour reprendre confiance".