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Le Gabon? La Guinée-Equatoriale? Un autre pays? Le temps presse pour trouver un nouveau pays organisateur pour la Coupe d'Afrique des nations après les sanctions contre le Maroc, qui pourraient n'être que les premières.
. Où aura lieu la CAN-2015 ?
Une certitude: le tournoi se tiendra aux dates prévues, du 17 janvier au 8 février. Reste à savoir où, puisque l'organisation en a été retirée au Maroc. Une source interne à la Confédération africaine de football (CAF) a indiqué à l'AFP que trois pays au maximum pourraient être sur les rangs, dont l'Angola et le Gabon.
Mercredi soir, un responsable de la fédération angolaise a toutefois démenti tout intérêt pour le tournoi. "L'Angola ne va pas accueillir la compétition, nous n'avons pas présenté notre candidature et ce n'est pas notre volonté", a déclaré à l'AFP Joao Lusevikueno, vice-président en charge des relations internationales.
La cote du Gabon et de la Guinée-Equatoriale, qui ont co-organisé l'épreuve en 2012, pourrait donc remonter. Alors que l'Afrique du Sud et le Ghana ont fait savoir qu'ils n'étaient pas intéressés, l'Egypte ou le Nigeria sont d'autres possibilités. Mais leur situation politique n'offre pas toutes les garanties.
Une autre piste, étonnante, avait même été évoquée par certains médias : le Qatar, hôte controversé du Mondial-2022.
Mais dès mercredi après-midi, cette hypothèse a été démentie par le vice-président de la fédération qatarienne Saoud al-Mouhannadi. "Ce sont de fausses informations" et présenter le Qatar, pays non africain, pour organiser la CAN "n'a pas de sens", a-t-il dit à l'AFP.
Le choix du nouveau pays hôte devrait être annoncé dans "deux ou trois jours", a affirmé sur France24 le président de la CAF, Issa Hayatou.
. Quels sont les arguments du Maroc ?
Sa position n'a pas évolué depuis le 10 octobre: le Maroc fait valoir un "cas de force majeure sanitaire" à cause de l'épidémie d'Ebola, qui a fait plus de 5000 morts, essentiellement dans trois pays d'Afrique de l'Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone). D'où ses demandes répétées de report de la compétition, hypothèse que la CAF a toujours exclue.
Car du côté de l'instance, on juge que l'argument Ebola ne tient pas alors que le royaume s'apprête à accueillir la Coupe du Monde des clubs pour le compte de la Fifa (10-20 décembre).
Le Maroc est en outre l'un des rares pays à avoir maintenu sans interruption les liaisons aériennes avec les pays directement concernés par Ebola (Sierra-Léone, Guinée, Liberia et Nigeria), via la compagnie nationale RAM.
Et le Maroc a également accueilli des matches éliminatoires de la Guinée, qui n'a pas le droit de recevoir sur son sol à cause d'Ebola.
. Quel est vraiment le risque sanitaire ?
Le Maroc dit craindre l'arrivée de supporters venus des pays concernés par Ebola. Or, traditionnellement, la CAN n'attire que très peu de fans venus de l'étranger, en raison du manque de moyens. En outre, le Liberia est déjà éliminé, alors que la Sierra-Leone et la Guinée sont dernières de leur groupe de qualification.
Dans ses préconisations sur Ebola, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) "ne recommande pas" d'annuler les rassemblements de masse mais reconnaît que ce sont "des décisions délicates qui doivent être prises au cas par cas". Le Maroc et la CAF s'appuient tous deux sur ces recommandations, mais pour en tirer des conclusions inverses.
Selon François Bricaire, ancien chef du service des maladies infectieuses et tropicales à la Pitié-Salpêtrière, le risque de transmission d'Ebola durant la CAN n'est "pas très important". Pour autant, il "conçoit assez bien qu'un pays renonce". Car, outre l'inconnue sanitaire, il faut prendre en compte les "craintes psychologiques" de la population et l'impact que cela risque d'avoir sur la vie économique et le tourisme.
. Quelles sanctions pour le Maroc ?
La sélection marocaine est d'ores et déjà disqualifiée de l'édition 2015. La CAF pourrait décider d'aggraver la sanction, en visant les clubs du royaume ou en disqualifiant les Lions de l'Atlas pour la CAN-2017, voire 2019.
La fédération marocaine ne devrait pas non plus échapper à des pénalités financières importantes même si le ministre des Sports martèle que "le Maroc n'a pas refusé d'organiser la CAN" et n'a "pas failli à ses engagements".
L'organisation de la Coupe du monde des clubs n'est en revanche pas remise en cause puisqu'elle dépend de la Fifa et les préparatifs suivent d'ailleurs leur cours.
Enfin, si la CAF et son président Issa Hayatou voulaient se montrer jusqu'au-boutistes, ils pourraient demander à la Fifa d'exclure le Maroc des éliminatoires pour le Mondial-2018 en Russie.