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Star du Brésil, Neymar est le premier dans l'ordre de succession actuel au trône du roi Pelé. Mais à son époque, Edson Arantes do Nascimento n'était pas seul à symboliser un jeu créatif et dansant, alors que le joueur du Barça est obligé de tout faire.
Un but et une passe décisive: contre le Pérou dimanche, le numéro 10 du pays du foot roi a encore fait parler son talent pur. Résultat: victoire 2-1, la 11e d'affilée pour la Seleçao depuis la Coupe du monde-2014 et l'humiliation du 7-1 contre l'Allemagne.
La presse chilienne l'a qualifié d'"extraterrestre", à juste titre. Mais il est bien seul à entretenir l'étincelle du "jogo bonito" (beau jeu) oublié du Brésil, au milieu d'une équipe aux individualités plus que moyennes.
Le "garoto" (garçon) n'est pas bien entouré en sélection, loin d'un Barça où il est épaulé par les monstres Lionel Messi (Argentine), Luis Suarez (Uruguay, privé de la Copa pour sa célèbre morsure au Mondial) et Andres Iniesta (Espagne).
"Nous devons prendre en compte le fait que nous avons perdu cinq joueurs pour la compétition", s'est excusé le sélectionneur Dunga lors de la conférence de presse après la victoire contre le Pérou, pour justifier le manque de spectacle en dehors de son attaquant vedette.
- 'Liberté', mais 'ensemble' -
De fait, Dunga est privé d'Oscar, le milieu de Chelsea, un des créateurs de l'équipe, blessé. Et depuis le début de cette Copa America il a encore perdu Marcelo et Danilo, deux latéraux offensifs dans la plus pure tradition brésilienne.
L'entraîneur a cependant insisté sur le fait que la victoire, qui sans aucun doute ne pouvait être qualifiée de belle, était néanmoins collective, pour tenter de minimiser la Neymaro-dépendance de sa formation.
"Dunga nous donne assez de liberté de mouvement pour aller à gauche ou a droite, mais toujours en soutenant la défense, l'équipe toujours ensemble, bien compacte", a résumé Fred (Fluminense) en quelques mots pour expliquer la stratégie de son entraîneur, soucieux avant tout d'être solide pour garder un résultat au détriment d'un foot plus délié.
Créativité minimale donc, comme chez Dunga quand il était joueur, qui permet à l'équipe brésilienne de conserver le ballon. Sans pouvoir pour autant en profiter. Même si le coach souligne "l'audace" de son attaque.
Audacieux, les pieds de Neymar le sont. Mais la défense est plutôt en crise de confiance, qualifiée d'"humble" par le sélectionneur, conscient qu'il dirige une équipe victorieuse mais pas impériale.
"Le match n'était pas bon? C'est votre opinion, pas la mienne", a rétorqué sèchement David Luiz, défenseur du Paris SG, vexé de ne pas avoir reçu de bonnes appréciations de la part de la presse brésilienne pour sa prestation face au Pérou.
A moitié responsable du but encaissé par Jefferson, gardien de but de Botafogo, l'arrière central chevelu devra se reprendre contre la Colombie mercredi, sur le terrain du stade Monumental de Santiago.
Avec James Rodriguez et Radamel Falcao, les "Cafeteros" ont eux plusieurs joueurs capables d'un "jogo bonito". Mais les Colombiens peuvent aussi jouer dur: Neymar avait quitté le Mondial-2014 blessé aux vertèbres en quart de finale contre eux.