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Les jeux Olympiques de Rio seront un succès grâce à leur "cadre stable", quelle que soit la personne qui sera à la tête du Brésil en août, assure le ministre des Sports Ricardo Leyser dans un entretien à l'AFP à 100 jours de l'événement.
La présidente Dilma Rousseff affronte en effet une procédure parlementaire de destitution, et pourrait être écartée du pouvoir à la mi-mai au profit de son vice-président, Michel Temer.
QUESTION: Que reste-t-il à faire à 100 jours des JO ?
REPONSE: "Nous sortons des affaires stratégiques, et il reste peu de choses à terminer. Les grands financements sont bouclés et nous commençons maintenant à nous occuper de mille petites tâches. Nous devons faire l'intégration opérationnelle des stades. Il y a une opération de sécurité, de transports, une opération liée aux installations TV très complexe, tout arrive en même temps et il s'agit désormais de coordonner chaque détail."
Q: Est-ce la présidente Dilma Rousseff qui inaugurera les Jeux ?
R: "Il est difficile de faire ces exercices de prévision de l'avenir. Si je pouvais le prédire, je préfèrerai prédire les numéros du loto".
Q: Comment présentez-vous cette situation politique complexe au Comité international olympique (CIO) ?
R: "Ils sont sereins parce qu'ils savent que le cadre des Jeux est posé. Le projet des JO ne relève pas d'un seul parti, ni d'un seul dirigeant. Plusieurs présidents de la République, plusieurs maires et gouverneurs se sont battus pour que le Brésil ait le droit d'accueillir les jeux Olympiques. Le président Lula est celui qui a eu le succès de les décrocher, Dilma de les organiser, mais des personnes d'autres partis, y compris de l'opposition, ont également participé à ce processus".
Q: Vous qui avez été impliqué dans l'organisation de tous les grands événements sportifs du Brésil, accepteriez-vous de rester ministre dans un gouvernement de Michel Temer, actuel vice-président?
R: "C'est beaucoup de futurologie, beaucoup d'hypothèses. Personne ne m'a approché. Ce n'est pas une préoccupation parce qu'indépendamment de l'identité du ministre des Sports, nous avons un cadre stable qui continuera à ?uvrer pour réussir les Jeux".
Q: Comme vous n'êtes pas sûr d'y être toujours ministre, avez-vous acheté des billets d'entrée ?
R: "Tout le monde achète des billets. Et je serai à la cérémonie d'ouverture, en tant que ministre ou non. Ce sera sensationnel".
Q: La pollution de la baie de Guanabara reste le grand échec...
R: "C'est la grande occasion manquée dans l'héritage des JO. Le gouvernement de l'Etat de Rio n'a pas réussi à atteindre l'objectif, nous en sommes autour de 50% de traitement (des eaux usées) et on tablait sur 80%. Mais comme on est parti de 10%, il y a néanmoins eu un grand travail effectué et cela reste un résultat significatif".
Q: Les virus Zika et H1N1 vous inquiètent-ils?
R: "Zika ne nous inquiète pas car, outre tous les efforts pour combattre le moustique, les aires olympiques ont été traitées avec beaucoup d'attention. Le mois d'août est une période de non-prolifération du moustique, du fait du climat sec. Et on peut prévenir le H1N1 par la vaccination".
Q: Rio est-il prêt face au terrorisme?
R: "Paris n'y était pas préparé, Bruxelles n'y était pas préparé, quel que soit le niveau de préparation il y a un risque très fort puisque la logique du terrorisme d'aujourd'hui est très cruelle, beaucoup plus compliquée que ce qu'elle était il y a dix ans. Toutefois, Rio de Janeiro est la seule ville au monde qui peut dire qu'elle a eu six grands événements pour se préparer".
Q: Que pensez-vous de l'objectif du Brésil d'entrer dans le top 10 des médailles ?
R: "C'est un objectif difficile, mais réalisable. Le Brésil s'est préparé comme jamais durant cette olympiade. La présidente Dilma a autorisé un plan d'investissement de 4 milliards de réais (1,125 md USD) pour les Jeux, l'héritage et la préparation des athlètes".
Propos recueillis par Javier TOVAR