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© AFP/Christophe Simon
Des ouvriers sur un échafaudage du chantier du stade Arena Pantanal à Cuiaba, ville hôte du Mondial-2014 le 11 novembre 2013
A six mois du coup d'envoi du Mondial, le stade de Cuiaba, en Amazonie, n'a ni pelouse ni sièges, les hôtels manquent de lits et le réseau de transport reste une promesse. Mais la ville sera prête, continuent d'affirmer les organisateurs.
"Nous avons 56 chantiers, beaucoup de travaux ont pris du retard, mais ils seront finis à temps", a assuré à l'AFP le secrétaire d'Etat du Mato Grosso pour la Coupe du monde de football, Mauricio Souza Guimaraes.
De fait, tout Cuiaba, dans cet Etat du centre-ouest du Brésil, n'est qu'un gigantesque chantier: depuis l'aéroport jusqu'aux principales avenues, embouteillées en raison de la construction d'un système de véhicules légers sur rails.
"Il s'agit d'une véritable transformation de Cuiaba", se félicite le gouverneur du Mato Grosso, Silval Barbosa.
Mais le doute plane sur cette ville où il fait 40°C et la plupart des quelque 600.000 habitants ne croient pas à cette "transformation" promise.
"Il n'y a pas de planification, tout est plus cher, et maintenant c'est une course contre la montre", déplore le conseiller municipal d'opposition Dile Mario Alencar, en charge de la commission qui surveille les travaux pour la Coupe du monde.
Un but dans le désert
© AFP/Christophe Simon
Vue générale du stade Arena Pantanal à Cuiaba, encore en construction à seulement sept mois du coup d'envoi du Mondial-2014 le 11 novembre 2013
A l'endroit de la future pelouse du stade Arena Pantanal, dont le coût de construction est estimé à 540 millions de réais (235 millions de dollars), pour quatre matches du Mondial, on voit aujourd'hui une piscine de sable. Avec la chaleur, on se croirait dans le désert, et les ouvriers se protègent en nouant leur chemise autour du cou et avec un chapeau sous leur casque de protection.
Certes, le stade est prêt à 87%, mais il manque les finitions. La Fifa exige qu'il lui soit livré le 31 décembre pour pouvoir effectuer les tests les mois suivants.
Le gouverneur a indiqué récemment qu'il faudrait quelques jours supplémentaires en janvier pour terminer le stade. Mais son secrétaire aux travaux est formel: "Il n'y a pas de plan B, le stade sera livré comme prévu", affirme M. Guimaraes.
"Cela va être difficile, on entre dans la saison des pluies et cela complique les travaux", rétorque le conseiller municipal Alencar, soulignant que l'un des deux centres d'entraînement devant être livrés en avril "n'est prêt qu'à 10%".
Lors de la dernière visite du secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, en octobre, une cinquantaine de personnes avaient envahi le stade pour exiger de meilleurs salaires pour les fonctionnaires et protester contre les dépenses du Mondial.
Compte à rebours arrêté
Exemple de ces surcoûts: dans le stade Arena Pantanal, le prix des sièges serait "200% supérieur à celui des sièges du stade de Brasilia", selon M. Alencar. Surfacturation ? Pas du tout a rétorqué M. Guimaraes, en expliquant que "la qualité des sièges est meilleure que celle des autres stades".
Face à cette polémique, le fournisseur a fini par baisser ses prix, et les sièges vont pouvoir être installés.
Pendant le Mondial, trouver une chambre d'hôtel pourra être difficile, même si la ville s'est dotée de neuf nouveaux hôtels, ce qui porte sa capacité hôtelière à 25.000 lits, contre 13.000 auparavant.
Mais le déficit reste là, face à un stade de 43.000 places, et "on cherche des alternatives" chez l'habitant, a expliqué M. Guimaraes.
Au centre de Cuiaba, l'horloge officielle qui marque le compte à rebours pour la grand messe du football international, du 12 juin au 13 juillet prochain, a cessé de fonctionner il y a quelques jours. A quelque mètres, une coiffeuse peigne une cliente, au beau milieu de la place.
"Ce qui ne sera pas prêt pour le Mondial ne le sera jamais, vous verrez", prédit la coiffeuse, Ana Fashion, comme elle souhaite être identifiée. Et d'éclater de rire en continuant de peigner Karol Santos, 15 ans, qui a un autre plan pour le Mondial: "Etre bien loin d'ici".