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© AFP/NELSON ALMEIDA
Des supporters de Chapecoense lors d'un entraînement de la nouvelle équipe, le 20 janvier 2017 à Chapeco
Un retour sous le prisme de l'émotion. Chapecoense, dont l'effectif a été décimé dans un crash aérien, met fin samedi à près deux mois d'attente de ses supporters avec son premier match depuis la tragédie, un amical contre Palmeiras, en hommage aux 71 victimes de la catastrophe.
Le coup d'envoi est prévu à 16h30 locales (19h30 heures françaises), mais le public est invité à se rendre au stade une heure plus tôt, pour teinter de vert, les couleurs du club, les tribunes vétustes de l'Arena Conda.
Les 20.000 spectateurs assisteront en lever de rideau à la très attendue remise du trophée de la Copa Sudamericana.
C'est en se rendant en Colombie pour disputer la finale aller de cette compétition que le rêve de cette modeste équipe qui faisait sensation s'est brisé net, ainsi que celui de toute une ville du sud du Brésil, le 28 novembre dernier.
À la demande de l'Atletico National, l'autre finaliste du tournoi, la "Chape" a été désignée championne par la Confédération Sud-Américaine (Conmebol).
À la 71e minute, le speaker du stade demandera aux supporter d'applaudir debout, en hommage aux 71 victimes, un rituel qui devrait se reproduire pour tous les matchs à domicile.
Le grand moment d'émotion de samedi sera la remise de la coupe aux trois joueurs qui ont survécu au crash, le défenseur Neto, le latéral Alan Ruschel et le gardien Jackson Follmann.
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Alan Ruschel l'un des survivants du crash aérien de Chapecoense, lors d'un entraînement avec ses nouveaux coéquipiers le 20 janvier 2017 à Chapeco
Le commentateur radio Rafael Henzel et deux membres de l'équipage, les Boliviens Ximena Suarez et Erwin Tumiri, sont les autres miraculés.
"Nous trois, nous aurons le privilège de soulever ce trophée et je suis sûr que ceux qui nous ont quittés, s'ils nous regardent d'en haut, seront heureux de nous voir faire ce geste", s'est ému Alan Ruschel vendredi en conférence de presse.
- "Rite de passage" -
Les victimes du crash seront représentées sur la pelouse par leurs conjointes, qui recevront les médailles officielles de champion.
Vendredi, elles se sont réunies avec la direction du club pour aborder la délicate question des indemnisations de la part de la compagnie aérienne bolivienne Lamia, dont la "responsabilité directe" est engagée, selon les autorités locales, et dont le directeur a été arrêté en décembre.
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Le journaliste brésilien Rafael Henzel, l'un des survivants du crash aérien de Chapecoense, dans le stade du club le 20 janvier 2017 à Chapeco
La moitié du résultat des ventes de billets pour le match de samedi sera reversée aux familles de victimes et l'autre servira à la reconstruction du club, qui a recruté 22 joueurs en un temps record pour reformer une équipe.
Pour Rafael Henzel, le journaliste qui a survécu à l'accident, c'est aussi la reprise, en tribunes de presse, au micro de la radio Oeste Capital.
"Ce sera un rite de passage. Pour moi, mais aussi pour tous les supporters qui sont venus au stade pour la veillée funèbre collective. Nous avons besoin de ces moments, c?est une renaissance", a affirmé le commentateur vendredi.
- Maillots en rupture de stock -
En attendant de retrouver les sommets du football continental, Chapecoense est à nouveau au centre des attentions du monde du ballon rond.
Au total, 241 journalistes de neuf pays ont été accrédités pour le match amical.
"Nous sommes une petite commune, nous ne sommes pas habitués à cette notoriété. Mais cette commotion mondiale nous a réconforté. L'énorme vague de solidarité nous a aidé à redresser la tête et à regarder de l'avant", explique à l'AFP le maire de Chapeco, Luciano Buligon.
Alors que l'heure du match approche, la ville de 210.000 habitants est teintée de vert, le vert de l'espérance de vibrer à nouveau avec les exploits de son équipe de foot.
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Des supporters de Chapecoense assistent à un entraînement de leur nouvelle équipe, le 20 janvier 2017 à Chapeco
Cinq heures avant le coup d'envoi, une centaine de supporters se pressaient à la billetterie du stade pour tenter d'acheter une des dernières places disponibles.
Parmi eux, l'argentin Miguel Alvarez, venu spécialement de Tucuman pour assister à la rencontre. "Cette tragédie nous a tous affecté alors nous venons apporter notre grain de sable pour aider cette équipe à se relever", a-t-il affirmé à l'AFPTV.
Au delà de Chapeco, le "Verdao do Oeste" (les verts de l'Ouest, parce que la ville est située à l'Ouest de l'État de Santa Catarina) est devenu le deuxième club de c?ur de nombreux brésiliens.
Les maillots se vendent comme des petits pains dans tout le pays, à tel point que la boutique en ligne est entrée en rupture de stock à plusieurs reprises.