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Neymar et Lionel Messi, le 19 octobre 2016 lors du match Barcelone-Manchester City au Camp Nou
Ils ont même pris le même avion: Neymar a invité Messi dans son jet privé pour aller au "Superclasico" Brésil-Argentine en éliminatoires du Mondial-2018. Mais il n'y aura plus d'amitié qui tienne entre les deux co-pilotes du Barça au coup de sifflet dans la nuit de jeudi à vendredi (00h45).
C'est un match à fort enjeu, puisque l'Argentine est classée hors de la zone de qualifications pour la Coupe du monde en Russie (6e sur 10), et court derrière les points perdus en l'absence de son meilleur joueur et capitaine (une défaite et deux nuls). Et c'est un match à Belo Horizonte, là où les "Auriverde" n'avaient plus posé les crampons depuis le fameux 7-1 à la Coupe du monde au Brésil.
Mais aujourd'hui, la Seleçao, revigorée par l'arrivée de Tite aux commandes à la place de Dunga avec quatre victoires de rang, peut asseoir son statut de leader.
La rivalité d'un jour entre les deux N.10 est bien inhabituelle: en Catalogne, les deux prodiges ont prouvé qu'ils pouvaient jouer ensemble, en dépit des doutes initiaux. "Deux coqs peuvent-ils vivre dans le même poulailler ?", s'interrogeait alors la légende blaugrana Johan Cruyff.
Une Ligue des champions (2015) et deux Championnats d'Espagne (2015, 2016) plus tard, les critiques se sont tues devant l'évidence d'un modèle de cohabitation, renforcé par l'arrivée en 2014 d'un troisième larron de luxe, l'Uruguayen Luis Suarez.
- Individualités et altruisme -
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Lionel Messi lors d'une séance d'entraînement de l'équipe d'Argentine, le 8 novembre 2016 à Vespasiano (Brésil)
Depuis, le trident composé des trois meilleurs attaquants des trois meilleures nations d'Amérique latine est parvenu à marier statistiques individuelles et altruisme.
La rencontre à Séville dimanche en Liga (2-1) en a livré une énième démonstration: Messi, buteur plus tôt sur une offrande de Neymar, a offert la balle de la victoire à Suarez.
"C'est rare qu'un Argentin, un Uruguayen et un Brésilien s'entendent aussi bien, mais c'est comme ça", a affirmé Neymar au quotidien espagnol El Pais.
"Quand il est arrivé à Barcelone, ce qui m'a surpris chez lui, c'est sa personnalité, sa manière d'être, toujours joyeuse, heureuse. C'est un garçon sans aucune malveillance, une personne incroyable", a affirmé de son côté Messi dans une vidéo diffusée par la fondation de... Neymar.
Depuis leur confrontation en finale de la Coupe du monde des clubs en 2011, le Brésilien, alors prometteur attaquant de Santos, n'avait pas feint son admiration pour l'Argentin, un respect qui lui a permis par la suite de s'intégrer rapidement dans le vestiaire barcelonais.
Le roi, c'était Messi, et Neymar savait que son tour n'arriverait que s'il apprenait du meilleur joueur du monde, de cinq ans son aîné.
- Messi 'bien meilleur au naturel' -
Le petit frère, 24 ans aujourd'hui, a vite appris, jusqu'à devenir l'un des trois finalistes du Ballon d'or en 2015, remporté par... Messi, auréolé cinq fois de la distinction suprême.
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Neymar et Renato Augusto, le 8 novembre 2016 lors d'une séance d'entraînement de l'équipe du Brésil à Belo Horizonte
"Vivre avec Messi m'a beaucoup aidé, chaque jour j'apprends en étant aux côtés du meilleur joueur du monde. Mon admiration pour Leo comme joueur a grandi en même temps que je remarquais qu'il était bien meilleur au naturel qu'en le voyant à la télévision", a indiqué Neymar dans le même document.
Mais à Belo Horizonte, la camaraderie connaîtra une courte éclipse de 90 minutes.
Dans le stade où le Brésil a vécu la pire humiliation de son histoire, le 7-1 infligé par l'Allemagne en demi-finale de son Mondial, Messi et Neymar se retrouveront au centre d'une rivalité presque séculaire entre deux nations transcendées par le ballon rond.
Oubliées les blagues faites à l'entraînement et les célébrations de buts comme à Séville, où les deux joueurs s'étaient étreints après le but de l'Argentin.
Lorsque Messi a annoncé sa retraite internationale cet été après une deuxième défaite aux tirs au but en deux ans en finale de la Copa America, Neymar lui avait demandé de revenir sur sa décision, même si celle-ci affaiblissait le plus grand rival de son pays. Regrettera-t-il son conseil d'ami?