Happy Birthday : |
© AFP/JEAN-FRANCOIS MONIER
Aymeric Laporte, avec les Espoirs français avant d'affronter l'Ecosse à Angers, le 24 mars 2016
Solide et précoce défenseur de l'Athletic Bilbao, Aymeric Laporte a attendu avec impatience sa première convocation en équipe de France, annoncée jeudi, au point d'avoir fait mine d'hésiter entre les Bleus et la sélection espagnole qui le courtisait.
Le joueur de 22 ans, né à Agen et arrivé à 15 ans au Pays basque, s'est réjoui de ce dénouement qui met fin à plusieurs mois d'incertitude autour de son avenir international. "Content d'avoir été sélectionné en équipe de France pour la prochaine convocation! Fier et honoré de porter ce maillot", a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Ce maillot bleu, Laporte le connaît bien: il l'a porté plus de cinquante fois dans les catégories de jeunes, devenant même capitaine des Espoirs.
Mais à l'étage supérieur, le sélectionneur Didier Deschamps avait jusque-là toujours préféré d'autres joueurs. Et l'impétueux Laporte s'était fendu en novembre 2015 d'un tweet lourd de sous-entendus ("Enfin bref...") qui ressemblait à une marque de dépit après une nouvelle convocation où son nom ne figurait pas.
Publiquement, le défenseur central a toujours affiché sa claire préférence pour l'équipe de France. Mais il a aussi pris soin de se ménager une porte de sortie vers la "Roja", qui rêvait de l'attirer à un poste où le vivier espagnol est assez dégarni.
"Si on ne veut pas directement de moi, je devrai examiner d'autres options, dont l'une peut être de jouer avec l'Espagne", avait-il lancé début 2016 au micro d'une radio basque.
- Moment charnière -
Cette sortie l'avait ensuite contraint à préciser sa pensée dans un communiqué: "Je veux jouer avec la sélection française et contrairement à ce qu'on raconte, je ne mets aucune pression sur le sélectionneur pour qu'il me convoque, pas plus que je ne fais des appels du pied à la sélection espagnole", s'était-il défendu.
Quoi qu'il en soit, Deschamps a maintenu son propre agenda, disant ne pas vouloir "sélectionner un joueur parce qu'il est courtisé par une autre sélection".
Laporte aurait sans doute pu avoir sa chance plus tôt s'il ne s'était pas fracturé la malléole d'une cheville en mars avec les Bleuets, ratant le train Bleu juste avant l'Euro-2016.
Voilà donc le moment charnière arrivé pour ce gaucher technique et solide (1,89 m, 85 kg): il optera définitivement pour la France s'il obtient une première sélection en compétition lors d'un des deux matches des qualifications au Mondial-2018 prévus contre la Bulgarie le 7 octobre et les Pays-Bas le 10 octobre.
Et l'Espagne en est pour ses frais: fin août, le quotidien sportif madrilène Marca publiait en "Une" une photo du Français, assurant que Laporte avait dit "oui" au sélectionneur espagnol Julen Lopetegui.
- Incontournable à Bilbao -
Cette première convocation avec les Bleus vient en tout cas récompenser la spectaculaire progression du défenseur formé à Bilbao, lancé en 2012 en équipe première par l'entraîneur d'alors, Marcelo Bielsa.
© AFP/ANDER GILLENEA
Aymeric Laporte (Athletic Bilbao) au marquage de Lionel Messi à San Mames, à Bilbao, le 28 août 2016
Dès la saison suivante (2013-2014), Laporte est devenu un titulaire incontournable et il compte déjà 156 apparitions sous le maillot des "Lions". Il a aussi contribué à la conquête de la Supercoupe d'Espagne 2015, premier trophée de Bilbao depuis 31 ans.
Son actuel entraîneur, Ernesto Valverde, ne tarit pas d'éloges sur le Français, "un des piliers de l'équipe". "C'est un joueur qui, malgré sa jeunesse, est assez mature", souligne le technicien. "Quand on a déjà cette expérience à 22 ou 23 ans, imaginez donc!"
Malgré l'intérêt supposé de clubs comme le FC Barcelone ou Manchester City, Aymeric Laporte a prolongé en juin son contrat avec l'Athletic jusqu'en 2020, relevant sa clause libératoire à 65 millions d'euros.
De quoi, peut-être, lui avoir donné le sentiment que ses talents étaient davantage appréciés en Espagne qu'en France. Il a désormais l'opportunité de conquérir l'opinion de l'autre côté des Pyrénées.