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© AFP/Michael Buholzer
L'ancien président de la Fifa Sepp Blatter lors d'un interview, le 21 avril à Zürich
L'ancien président de la Fifa, Sepp Blatter, a été entendu comme témoin dans le cadre d'une enquête française sur les conditions d'attribution des Coupes du monde de football 2018 en Russie et 2022 au Qatar, a-t-on appris jeudi de source proche de l'enquête.
Sepp Blatter, contraint au départ après le vaste scandale de corruption qui a déstabilisé l'instance, a été entendu en Suisse le 20 avril dans le cadre d'une demande d'entraide pénale internationale des autorités judiciaires françaises, a précisé cette source, confirmant une information du Monde.
Le parquet national financier avait ouvert en 2016 une enquête préliminaire pour "corruption privée", "association de malfaiteurs", "trafic d'influence et recel de trafic d'influence" sur des soupçons de corruption à la Fédération internationale de football (FIFA), en lien avec l'attribution de ces deux Coupes du monde, selon une source judiciaire.
Des enquêtes ont déjà été lancées par les justices suisse et américaine.
La désignation du Qatar, richissime émirat gazier, le 2 décembre 2010, par les membres du comité exécutif de la FIFA, avait été l'un des déclencheurs de la grave crise qui secoue l'instance.
La victoire du petit Etat du Golfe, où les températures caniculaires en été rendent la pratique du football difficile voire impossible, avait immédiatement déclenché des soupçons de corruption.
En octobre 2015, Sepp Blatter avait ajouté à la polémique en mettant en cause la France. Selon lui, "un arrangement diplomatique" existait pour que les Mondiaux 2018 et 2022 aient lieu en Russie puis aux Etats-Unis, un plan qui aurait échoué à cause de "l'interférence gouvernementale de M. Sarkozy".
"Voilà encore un autre qui me prête beaucoup de pouvoir", avait ironisé l'ancien président de la République.
France Football avait aussi évoqué "une réunion secrète" à l'Elysée le 23 novembre 2010, à laquelle participaient Nicolas Sarkozy, le prince du Qatar, Tamim bin Hamad al-Thani, et l'ancien patron de l'UEFA Michel Platini. Son but supposé: s'assurer que Platini voterait pour l'émirat.
Un "tissu de mensonges", s'était indigné l'ancien numéro 10 des Bleus, qui n'a pas à ce stade été entendu dans le cadre des investigations menées par le PNF, d'après la source proche de l'enquête.
Joseph Blatter et Michel Platini sont visés par une enquête distincte de la justice suisse. Elle porte sur le paiement suspect en 2011 de 1,8 million d'euros de l'ancien patron du football mondial à l'ex-président de l'UEFA, des soupçons qui valent aux deux hommes d'être suspendus de toute activité liée au football.
"Il faut que Platini revienne" pour reprendre "l'UEFA ou la Fifa", a estimé la semaine dernière Sepp Blatter auprès de l'AFP, assurant qu'il disposait "d'éléments" pour tenter d'obtenir l'annulation de la suspension qui frappe les deux anciens patrons du football mondial et européen.