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Implacable Martin Fourcade: le Français a marché sur Oslo pour décrocher samedi le titre mondial du sprint aux Mondiaux 2016 de biathlon, son deuxième titre en deux épreuves.
Heureusement pour la Norvège et le public local, Tiril Eckhoff a fait se lever les foules en disposant du sprint dames dans l'après-midi, privant la Française Marie Dorin-Habert, deuxième, d'un nouveau titre après celui surprise de l'an dernier.
Comme jeudi à l'issue du relais mixte victorieux, et comme le veut la tradition, Martin Fourcade a donc eu les honneurs d'une brève rencontre réservée aux vainqueurs avec le roi de Norvège Harald V, spectateur privilégié: "Je lui ai dit que je voulais revenir le plus souvent possible. Il m'a dit +oui, mais pas trop quand même+", a plaisanté Fourcade, bien parti pour gâcher les Mondiaux des Norvégiens.
Malgré le soutien de leurs fervents supporteurs, ils n'ont rien pu faire pour l'empêcher de triompher. Pas même tirer à leur profit le petit jeu tactique auquel se sont prêtés les meilleurs biathlètes à l'occasion de ce premier jour d'épreuve individuelle.
Martin Fourcade, avec le Russe Anton Shipulin, a été un des rares favoris à décider de s'élancer dans le premier groupe. Surprise. Car les Norvégiens et les Allemands avaient eux choisi d'attendre un peu en espérant profiter d'une glisse plus favorable.
Mais Martin Fourcade n'est pas pour rien le meilleur biathlète du monde depuis cinq ans.
A vrai dire, qu'il neige, qu'il vente ou qu'il fasse soleil, Fourcade est au-dessus du lot.
Parfait au tir (10/10) et très à l'aise sur les 10 km de l'exigeant parcours de Holmenkollen, le double champion olympique a mis une pression considérable sur les épaules de ses adversaires.
Car quand ces derniers se sont élancés, Fourcade en avait déjà terminé. Et ils savaient alors qu'il leur faudrait faire une course exceptionnelle pour espérer quelque chose.
- Hommage de Bjoerndalen -
"Je voulais agir simplement. Ce n'est pas parce qu'on est aux Championnats du monde qu'il faut mettre des gardes du corps devant sa salle à manger. Le biathlon, c'est simple, c'est de la physique. Si on tire dedans, la balle est dedans. Si on pousse fort sur les bâtons, on va vite", a analysé Fourcade.
Une logique implacable visiblement trop dure à appréhender pour les Norvégiens qui, déjà, se doivent de sauver leur saison en faisant briller leurs couleurs lors de ces Mondiaux à domicile.
Ce n'est sans doute pas un hasard si, sous la pression, c'est le plus expérimenté d'entre eux, Ole Einar Bjoerndalen, qui a limité les dégâts en prenant la deuxième place, à près de 27 secondes.
L'ovation que lui a réservée le stade est à l'image de la carrière du Patriarche de 42 ans: immense.
Et le roi du biathlon n'a pas manqué d'élégance au moment des discours d'après-course: "Pour moi, Fourcade est actuellement le meilleur car il gagne tous les types de compétitions. Je ne crois pas qu'il faille comparer entre l'époque de Martin et la mienne. Le niveau est bien plus haut maintenant, il y a plus d'athlètes au top. A mon époque il y en avait moins, peut-être étaient-ils un peu plus forts mais il ne sert à rien de comparer".
Fourcade, vainqueur avec quasiment 27 secondes d'avance sur Bjoerndalen et l'Ukrainien Sergey Semenov, qui complète le podium, peut saliver d'avance en vue de la poursuite dimanche, qu'il entamera avec une belle marge.
Simon Desthieux, invité de dernière minute en remplacement de Jean-Guillaume Béatrix, grippé, a été le meilleur Français derrière Martin Fourcade, avec une très belle 12e place. Il partira en embuscade dimanche, tout comme Quentin Fillon-Maillet (16e). Ce sera beaucoup plus compliqué en revanche pour Simon Fourcade, 53e à plus de deux minutes.
Chez les dames, l'après-midi a en revanche souri à la Norvège, grâce à Tiril Eckhoff, qui décroche le plus beau succès de sa carrière.
"C'est fou, c'est ici que j'ai couru ma première course et c'est dingue de gagner maintenant", a-t-elle confié.
Sourire de mise également pour Marie Dorin-Habert, en argent pour 15 secondes.
"Je suis encore plus heureuse que l'année dernière car là j'ai franchi un cap: c'est un soulagement de ne pas avoir craqué sous la pression".