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Qui pourra l'arrêter ? Avec ce nouveau titre jeudi sur l'Individuel 20 km des Mondiaux de biathlon d'Oslo, sa quatrième médaille d'or en autant de courses, le Français Martin Fourcade est en route pour un Grand Chelem inédit.
"Première place et champion du monde: Martin Fourcade, de France. Bien sûr !" Même le speaker du stadium d'Oslo s'avoue vaincu.
A lui "la Decima", son dixième titre mondial en carrière: "C'est chouette, même si je suis plus Barcelone que Real Madrid", plaisante le Catalan, en référence à la dixième Ligue des champions remportée par les Madrilènes en 2014.
Il reste désormais à Fourcade deux épreuves (relais 4x7,5 km samedi et mass-start dimanche) pour entrer définitivement dans l'histoire de son sport.
Aucun biathlète n'a jamais remporté cinq médailles d'or lors d'une même édition de Mondiaux. Quatre titres (individuel et collectif ensemble), c'est la limite à laquelle s'est heurté Ole Einar Bjoerndalen, qui l'a fait en 2005 et 2009 grâce au relais messieurs.
Vainqueur du relais mixte, du sprint, de la poursuite et donc de l'Individuel 20 km, Fourcade vient de le rejoindre, et peut donc y croire.
Le pire, c'est que c'est maintenant très exactement ça qui motive le Français.
-'Avoir à répondre présent'-
"J'avais envie de gagner l'Individuel pas simplement pour gagner cette course. Mais pour me mettre dans la situation que je vais avoir à gérer ensuite, samedi et dimanche", explique le Français.
"Des titres mondiaux, j'en ai déjà gagnés beaucoup. Que j'en gagne deux ou trois sur ces championnats c'est magnifique mais j'avais surtout envie de vivre cette situation de pression que je vais vivre. Avoir à répondre présent. Ou pas d'ailleurs. Je suis sûr que ça va me faire progresser, que ça va être une expérience incroyable."
La pression, Fourcade l'a pourtant déjà magistralement gérée au cours d'un Individuel de toute beauté, magnifié par une faute inattendue au tir couché, synonyme de minute de pénalité.
"Il y avait (le Norvégien) Tarjei Boe qui tirait en même temps et le public faisait beaucoup de bruit. Et pour moi il y avait une désynchronisation entre ce que j'entendais et ce que je tirais. Je n'ai pas réussi à gérer ça", a avoué le Français.
Pas grave, car sur les skis, tout glisse.
Fourcade a ainsi rattrapé son retard pour coiffer sur le poteau les Autrichiens Dominik Landertinger de 5 sec 1/10e, et Simon Eder de 14 sec 4/10e.
Il s'adjuge d'ailleurs également au passage le petit globe de la spécialité, au détriment d'Eder. Une ligne de plus à son palmarès.
-'On va se battre'-
Samedi, s'avance le relais messieurs, épreuve qui sera sans doute la plus délicate à négocier pour Fourcade dans sa quête de Grand Chelem.
"Je pense que la victoire au relais ne dépend pas que de nous. Il y a une équipe qui est meilleure sur le papier, c'est la Norvège. Ils ont le potentiel et ils méritent de gagner. Après, le sport, c'est ce qu'on fait sur le terrain. Alors on va se battre, d'autant que les athlètes qui composent ce relais avec moi méritent la lumière pour ce qu'ils font au quotidien. Ils méritent en fait ce que je suis en train de vivre", explique Fourcade.
Le Petit Chelem - des victoires dans les quatre épreuves individuelles, ce que personne n'a jamais fait non plus - apparaît plus accessible.
"Le Petit Chelem, je l'ai en moi, j'en suis capable. Mais il y aura encore tellement de paramètres à maîtriser", souffle-t-il.
Il semble pourtant bien le seul capable actuellement d'y parvenir.