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© AFP/Boris Horvat
Le Palais Omnisports de Paris-Bercy vu du ciel le 20 juillet 2010
La prochaine fermeture du Palais Omnisports de Paris-Bercy (POPB) pour 17 mois de travaux met en lumière l'indigence du parc national d?arénas susceptibles de dépanner le basket, le hand, le judo, le patinage, clients réguliers du POPB...
Une seule salle leur manque... Et les fédérations utilisatrices réalisent que la France, l'Ile-de-France et Paris en particulier, sont totalement démunies en la matière.
"Cela met en évidence le fait qu'il n'y a toujours pas de salle entre 8 et 12.000 places à Paris, qui permettrait à des clubs résidents de sports collectifs d'être compétitifs en Europe", note Raymond Bauriaud, le directeur marketing et communication de la fédération française de basket, qui va "faire le dos rond pendant deux ans" et replier ses événements en d'autres lieux.
Avec ses 17.000 places en configuration maximale (15.000 en format sports de balle, le plus utilisé), ses quelque 150 événements par an (dont 56 sportifs et 51 concerts) le POPB n'a en effet aucun équivalent sur le territoire. Une singularité soulignée en 2010 par le rapport Costantini sur les arénas qui plaçait la France en queue de classement européen en matière d'équipements de ce type, au niveau de la Lettonie ou l'Irlande.
100 M EUR de travaux
"On est un pays sous développé en matière d'équipements sportifs. On attend les JO pour construire alors qu'il faut construire pour le sport, que l'on soit candidat ou pas", s'insurge Jean-Luc Rougé, président de la fédération française de judo qui y organise son tournoi chaque mois de février.
Le monopole embarrassant de leur salle a conduit les patrons du POPB à scinder les travaux en deux phases (la rénovation de l'extérieur de mars à octobre 2014, une réouverture de près de trois mois, puis les travaux intérieurs entre décembre 2014 et octobre 2015) afin de ne pas mettre à la rue le tournoi de tennis traditionnellement disputé à la Toussaint.
"On savait que le BNP Paribas Masters n'était pas déplaçable. On est parti de ce principe pour faire une offre de travaux phasée en deux parties, afin de rouvrir pour eux" en octobre 2014, explique Philippe Ventadour, directeur général de Bercy.
Au total, les travaux de rénovation de la plus grande salle de France -- dont l'entrepreneur sera connu fin décembre-- coûteront 100 millions d'euros, dont 10 imputables au séquençage en deux tranches. 35 millions supplémentaires ont été prévus pour pallier les aléas et couvrir les assurances. A titre de comparaison, la rénovation du Madison Square Garden de New York a duré trois années, a été répartie en quatre tranches pour une facture de 800 millions d'euros.
Pas de hausses de tarifs
Grâce à ce cahier des charges destiné à rendre les travaux le moins perturbant possible pour les sports locataires de l'enceinte, la SAE POPB, exploitante de Bercy depuis sa création en 1984, a obtenu le renouvellement de son contrat de délégation de service public par la Ville de Paris jusqu'en 2046. Contrat qui fixe un nombre de journées minimales dévolues aux fédérations sportives bénéficiaires d'un tarif préférentiel.
Philippe Ventadour l'assure: ces tarifs destinés aux fédérations (une base de quelque 30.000 euros par jour, sans compter les options, la lumière et la sécurité, à laquelle s'ajoute un pourcentage de la recette billetterie), n'augmenteront pas dans le Bercy rénové -- pré-baptisé Bercy Aréna 2015 mais toujours à la recherche d'un partenaire de naming.
© AFP/Martin Bureau
Vue générale intérieure du Palais Omnisports de Paris-Bercy le 19 mai 2003
"Nous nous y sommes contractuellement engagés auprès de la mairie de Paris, explique le DG. Les tarifs devraient même baisser puisque les coûts d'installation des espaces de réception, aujourd'hui à la charge des fédérations, seront supprimés grâce à la création de salons de réception fixes" et à l'augmentation, de 500 à 2000, du nombre de places à prestation (sièges VIP, loges).
Une bonne nouvelle pour certaines fédérations qui trouvent déjà les prix de Bercy excessifs, notamment celles ayant de gros besoins en matière d'aménagements -la patinoire pour les sports de glace par exemple.
Porté à 21.000 places --17.500 pour les sports de balle soit la norme olympique--, Bercy sera à l'automne 2015 l'une des salles les plus modernes d'Europe, l'écrin principal des Mondiaux de hand et de hockey en 2017... mais toujours unique en France.