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© AFP/Joe Klamar
Basket: finale de la Coupe de France Strasbourg-Le Portel (18h30) à Paris
L'étonnante équipe du Portel, pensionnaire de ProB, défie l'ogre de l'élite, Strasbourg, immense favori de la finale de la Coupe de France messieurs de basket, dimanche (18h30) à Paris.
En tête de la ProA, déjà lauréate de la Leaders Cup en février, l'équipe alsacienne espère mettre la main sur ce deuxième trophée, qui s'est toujours refusé à elle.
La SIG avait échoué à deux reprises en finale face à Limoges en 1994 et à Cholet en 1999. Elle en avait perdu une autre en 1989, contre Nice, lorsque la compétition était dépourvue de clubs professionnels.
Cette fois-ci, la Coupe lui tend les bras. Entre elle, véritable machine à gagner avec 26 victoires en 30 matches dans l'élite, et le Portel, 8e de l'échelon inférieur, il n'y a pas photo sur le papier.
"Si le Portel perd, tout le monde trouvera que c'est normal. Alors que si nous perdons, tout le monde va hurler, forcément", soupire l'entraîneur strasbourgeois, Vincent Collet.
Mais le technicien alsacien, sélectionneur de l'équipe de France, a trop de métier pour prendre de haut son adversaire nordiste: "On peut penser qu'une équipe qui a tout à gagner, après le parcours magnifique qu'elle a réalisé, va jouer au-dessus de son niveau. Si on imagine qu'on va jouer le 8e de ProB, on sera surpris".
Collet a raison d'être prudent. La présence du Portel à ce niveau est tout sauf un hasard. L'ESSM (Etoile Sportive Saint-Michel) a gagné ses galons en coupant le scalp de quelques-unes des meilleures formations de ProA: Le Mans (69-68) en seizièmes de finale, Le Havre (82-75) en huitièmes, Villeurbanne (88-86) en quarts puis Limoges (88-81), le champion de France en titre, en demi-finale.
Malgré son petit budget (1,5 millions d'euros, le 11e de ProB), Le Portel a soulevé des montagnes grâce à un groupe solidaire guidé par un coach chevronné, Eric Girard, qui avait conduit Strasbourg vers son seul titre de champion de France, en 2005.
Girard a passé quatre années en Alsace (2004-2008) et a aussi officié à Cholet, remportant deux Coupes de France (1998 et 1999), à Limoges, et au Havre où il avait vécu une finale de Semaine des As en 2003.
- 'Carapace en fer forgé' -
Ce duel aura forcément une saveur particulière pour le natif de Cholet, 50 ans, qui rebondit au Portel après avoir dû combattre un cancer des cordes vocales l'obligeant à parler avec un électro-larynx.
"Strasbourg est la meilleure équipe en France, un des plus gros budgets (le troisième de ProA avec près de 6 millions d'euros), une des meilleures organisations, quasiment aucun club Français de ProA n'est capable de la faire plier. Il serait donc présomptueux d'imaginer une seconde que nous allons nous y arriver!", fait-il valoir.
"Mais une finale reste une finale. Si nous voulons exister un tant soit peu il faudra prendre des risques, et qu'avec mon assistant (Jacky Périgois, lui aussi passé par Strasbourg) nous trouvions une faille dans la carapace de cette équipe en fer forgé", nuance-t-il.
Le Portel pourra compter sur le soutien de quelque 1300 supporteurs qui tenteront de restituer l'ambiance de leur "chaudron" à la Halle Carpentier.