Happy Birthday : |
© AFP/Andrej ISAKOVIC
Le Français Nando De Colo (g) face aux Etats-Unis, le 14 août 2016 aux JO de Rio
Nando de Colo est devenu une idole au CSKA Moscou et y a même atteint "son apogée", selon le sélectionneur de l'équipe de France Vincent Collet, qui voit en lui un rebâtisseur lors de l'Euro à venir (31 août-17 septembre).
En 28 minutes sur le terrain ce 4 février, le meneur-arrière a inscrit 24 des 95 points de son club contre l'Avtodor Saratov (95-80). Une énième victoire du CSKA en VTB League, le championnat russe qu'il domine de la tête et des épaules.
"On aurait pu faire beaucoup mieux", confie cependant De Colo à l'AFP. "La fatigue se ressent aussi un peu", ajoute-t-il. Deux jours avant, l'ex-club de l'Armée Rouge à souffert à Istanbul face au Fenerbahçe, concédant une quatrième défaite consécutive à l'extérieur (71-77) en Euroligue dont il est le tenant du titre.
"Toutes les équipes nous attendent et elles sont surmotivées", souligne l'international français au sujet de ce "mois difficile".
Exigeant et lucide, Nando brille par son sens de la passe et de l'interception mais aussi son "jeu agressif", fait valoir le président du CSKA, Andreï Vatoutine. "Dès (son) premier match, c'était du haut niveau. Que ce soit en Euroligue ou en VTB League, il est toujours à 100%. Jouer avec Nando, c'est avoir plus de chances de gagner", explique-t-il à l'AFP.
Arrivé à l'été 2014 à Moscou, le Nordiste de 29 ans y a pris une nouvelle dimension, au point de devenir le premier Français MVP (meilleur joueur) de l'Euroligue la saison passée.
- Collet: "À son apogée" -
Sa carrière est "en ascendance continue", assure Vincent Collet, sélectionneur de l'équipe de France. "Il est aujourd'hui à son apogée. Au CSKA, il a toute la latitude pour s'épanouir. Quelque part, on peut même dire que c'est son équipe", ajoute-t-il. "J'essaye de continuer, de travailler", affirme timidement De Colo.
Né à Sainte-Catherine (Pas-de-Calais), le meneur-arrière au physique élancé (1,96 m, 85 kg) a débuté sa carrière professionnelle à Cholet, sous la houlette d'Erman Kunter. "C'est à partir de là que tout a un peu vraiment commencé pour moi", récapitule-t-il.
Dès 2008, à 21 ans, De Colo revêt la tunique "bleue" puis signe l'année suivante à Valence (Espagne), pour sa première expérience étrangère. Il y fera ses armes sur la scène européenne avant de rejoindre, en 2012, Tony Parker et Boris Diaw en NBA à San Antonio, sous les ordres du "meilleur coach au monde" Gregg Popovich.
Abonné au banc chez les Spurs, il migre à Toronto, avec plus de responsabilités, mais préfèrera revenir en Europe après deux saisons mitigées outre-Atlantique. "J'étais prêt à rester en NBA jusqu'à ce que le CSKA me propose de signer", explique l'intéressé, qui a prolongé son contrat de trois ans en juin dernier, sans fermer la porte à un retour en NBA.
L'arrivée en Russie n'a pas été facile. "Mais une fois qu'on apprend la culture, qu'on sait comment les personnes sont, Moscou est une ville très agréable", affirme De Colo, qui ne parle pas russe.
Son temps libre, ce jeune marié préfère le passer avec sa femme Veronica et leur fille, Lola, 2 ans. Il est "très calme, très humble", affirme son épouse.
- Recontruction avec les Bleus -
Cet été, les vacances en famille seront écourtées par l'Euro-2017, pour lequel il s'annonce comme une pièce maîtresse des Bleus après la retraite internationale de Parker. "Je n'aime pas ce genre de comparaison", balaie cependant l'international.
"Parker, c'est Parker", renchérit Vincent Collet. "Il faut réinventer sans lui une façon d'être performant".
"(Nando) fait partie des joueurs sur lesquels je compte pour cette reconstruction", explique le sélectionneur, soulignant sa place "très très importante" dans l'équipe.
Même son de cloche chez Nando: "On arrive vraiment à un tournant important pour l'équipe de France parce qu'on a une génération qui s'en va, celle qui a su créer tout ce qu'on a eu". Maintenant, "ça va être à nous de restructurer l'équipe".