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Le Real Madrid est à quarante minutes d'un neuvième titre européen, qui le fuit depuis vingt ans, mais l'Olympiakos le Pirée, qui l'en avait privé il y a deux ans, se dresse encore devant lui en finale de l'Euroligue, dimanche (20h00) à Madrid.
Depuis 1995, le Real, club le plus titré en C1 (1964, 1965, 1967, 1968, 1974, 1978, 1980 et 1995), attend de reprendre pied sur le sommet du continent. Il en est tout près.
Le club madrilène avait déjà été finaliste ces deux dernières saisons. Il avait échoué en 2013 devant ce même Olympiakos à Londres (88-100), et l'an passé face au Maccabi Tel-Aviv à Milan (86-98 a.p.).
Mais un élément vient cette année renforcer sa conviction que son heure est bien venue : il jouera cette finale devant son public, dans son Palacio de Deportes, où il ne s'est incliné qu'une fois cette saison en Euroligue.
Les Madrilènes ont effectué une démonstration en demi-finale face au Fenerbahçe (96-87). Le score final reflète mal la domination qu'ils ont exercée sur cette rencontre.
Leurs vingt premières minutes ont frisé la perfection. Leurs 18 passes décisives, 0 balle perdue - un record dans l'histoire de l'Euroligue - et 8 sur 13 à trois points leur ont permis de mener 55-35 à la pause contre des Turcs désemparés.
Le pivot mexicain Gustavo Ayon a contrôlé la raquette (18 points, 7 rebonds), Sergio Llull a empilé les passes décisives (9) et K.C. Rivers a été dévastateur à trois points (5 sur 6, 17 pts).
Le Real serait probablement le grand favori de cette finale contre tout autre adversaire que l'Olympiakos. Le club du Pirée n'a pas son talent individuel, ni son pouvoir offensif. Mais il sait gagner. Mieux que quiconque.
- Prodigieux Spanoulis -
"Mon équipe sait comment jouer les gros matches", résume l'intérieur Georgios Printezis. "Nous avons la mentalité, nous avons travaillé dur toute l'année. Nous avons des joueurs qui aiment jouer ce genre de matches."
Les Grecs se retrouvent dans le costume, taillé sur mesure pour eux, de l'outsider. C'est dans ces conditions qu'ils ont gagné leurs deux derniers titres européens, en 2012 et 2013 (ils ont aussi été sacrés en 1997).
Ils savent se nourrir comme personne de l'adversité. Leur science tactique est sans égal. Et leur acharnement à défendre - ils disposent de la meilleure défense d'Europe - les rend toujours très difficiles à jouer.
L'Olympiakos a l'expérience. Cinq joueurs ayant réussi le doublé européen évoluent encore dans l'équipe. Surtout, il a à son service un joueur prodigieux, capable de faire basculer un match à tout moment: Vassilis Spanoulis.
Triple champion d'Europe - il a aussi été sacré en 2009 avec le Panathinaïkos, le grand rival de l'Olympiakos - et triple MVP (meilleur joueur) du Final Four, le meneur grec est de la race des plus grands.
C'est, comme toujours, lui qui a changé le cours de la demi-finale face au CSKA Moscou (70-68), en inscrivant 11 points dans le money time, avec trois tirs primés, pour rattraper un retard de neuf points.
Le Real, qui n'oubliera pas qu'il avait également survolé sa demi-finale l'an passé face au FC Barcelone (100-62) avant de craquer en finale, sait qu'il devra surveiller Spanoulis comme le lait sur le feu.